Prix talent
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Hadley Friedland
University of Alberta
Prix Talent de 2013
Le Canada utilise deux systèmes juridiques : le Code civil du Québec et la common law. Hadley Friedland, étudiante postdoctorale de l’University of Alberta, souhaite que l’on reconnaisse davantage les systèmes juridiques qu’utilisent les peuples autochtones au Canada. « Mon objectif est de placer sur un pied d’égalité les traditions juridiques autochtones et les autres traditions juridiques canadiennes », explique-t-elle.
Sa recherche visant à identifier les principes juridiques autochtones et à les appliquer à la question de la violence conjugale endémique dans les communautés autochtones lui a mérité le nouveau prix Talent du Conseil de recherches en sciences humaines, qui souligne les réalisations exceptionnelles d’un chercheur émergent en voie de devenir un leader.
L’expérience qu’elle a acquise dans le domaine des services à l’enfance a eu un impact considérable sur son travail et sa façon de penser. « “Comment faire pour protéger une personne que l’on aime d’une autre personne que l’on aime?” était une question qui me revenait souvent en tête », se souvient-elle.
Quand elle était étudiante de droit, Mme Friedland a découvert des traditions juridiques telles que les délits civils et les contrats. Elle a adapté la méthode d’étude de cas apprise à l’école de droit pour examiner, avec la même rigueur, la façon dont les peuples autochtones abordent des enjeux similaires. Ayant vécu à l’adolescence dans une petite communauté crie du Centre-Ouest de l’Alberta, elle a expérimenté une approche différente du crime et de la réadaptation – mais cette approche n’était pas jugée valable par la société canadienne.
« J’ai vu les conséquences du manque de respect et de l’élimination de la prise de décision et j’ai été témoin du discours de la culture populaire, du milieu universitaire et des cercles professionnels, si irrespectueux par son silence. Je suis très enthousiaste à l’idée de redonner ce respect et de le nommer », précise la chercheure.
Hadley Friedland a quitté sa maison de Stony Plain à 15 ans et a été accueillie par une famille de Susa Creek, dans la nation Aseniwuche Winewak. « Cette expérience m’a inspiré un profond respect du savoir qui m’était accessible et me l’a fait grandement apprécier, se rappelle-t-elle. Souvent, lorsque je faisais une erreur, un aîné me corrigeait en me racontant une histoire. »
Les histoires de wetiko (aussi nommé « windigo ») l’intriguaient tout particulièrement. En fait, elle s’intéressait davantage aux incidents de la vraie vie où un être cher était transformé en wetiko qu’à la créature légendaire, parfois décrite comme étant un monstre géant. Elle en est venue à considérer le wetiko, dans les communautés cries et anishinabek, comme une catégorie juridique décrivant quelqu’un qui a causé beaucoup de tort à autrui. « Le wetiko est un concept juridique. Dans la loi canadienne, il existe toutes sortes de noms pour qualifier ces personnes : criminels, délinquants sexuels, etc. », fait-elle remarquer, ajoutant que, dans la grande majorité des cas, les personnes ayant déjà été un wetiko étaient par la suite guéries – une approche différente, mais tout aussi fondée sur des principes que les sanctions.
La chercheure explique que le fait de redonner aux Premières nations la capacité de prendre publiquement leurs propres décisions juridiques est une étape essentielle du processus de réparation d’une longue histoire de préjudices et de colonialisme.
La méthode élaborée par la chercheure pour examiner et repérer les concepts juridiques autochtones est maintenant utilisée dans le cadre du projet « Accessing Justice and Reconciliation Project », que finance la Fondation du droit de l’Ontario. Les travaux qui en résultent ont permis de concevoir des ressources communautaires pour les systèmes juridiques partout au Canada ainsi que des ressources pour le programme de droit autochtone (en cours de préparation) menant à l’obtention d’un diplôme de l’University of Victoria.
Le mémoire de maîtrise d’Hadley Friedland, qui porte sur la façon dont les principes juridiques du wetiko pourraient s’appliquer aujourd’hui à la victimisation des enfants et à la violence conjugale dans les communautés autochtones, fait déjà partie des lectures obligatoires de certains cours de l’University of Victoria, de l’Osgoode Hall Law School de l’Université York, de l’University of Alberta et de l’University of Minnesota.
« Lorsque je me tourne vers l’avenir et que je songe à ce que pourrait être ma contribution pour le Canada, je me réjouis à l’idée que mes travaux pourraient, à tout le moins, permettre aux peuples autochtones de s’intégrer dans le système juridique actuel. »
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