Prix Impact—
Lauréats du prix Partenariat 2023 : Jeremy de Beer et Chidi Oguamanam
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Dans un monde qui évolue de plus en plus rapidement, le partenariat Open African Innovation Research (Open AIR) pose la question suivante : comment partager de façon plus équitable et inclusive les avantages du savoir et de l’innovation?
Open AIR a été fondé par Jeremy de Beer et Chidi Oguamanam, deux collègues de l’Université d’Ottawa, qui reçoivent le prix Partenariat au nom de leur équipe. Depuis sa création, Open AIR affirme que « le Canada a plus à apprendre de l’Afrique qu’à lui enseigner ».
Pour M. de Beer, le déclic s’est produit en 2008 lors d’un voyage de recherche en Afrique accompagné de Dick Kawooya, un collaborateur de Open AIR. Ensemble, ils avaient entrepris d’étudier l’impact réel des lois sur le droit d’auteur à Alexandrie (Égypte), à Dakar (Sénégal) et à Maputo (Mozambique).
« Nous avons été témoins d’un incroyable éventail de créativité, mais aussi de véritables défis pratiques découlant des cadres juridiques coloniaux », explique M. de Beer.
Depuis, l’équipe a révolutionné la façon dont est compris le rôle que joue l’Afrique dans l’économie mondiale du savoir, en opposant l’image d’un Steve Jobs de la Silicon Valley – l’innovateur ultime – à ce qui se passe au jour le jour dans l’économie informelle africaine où les idées se répandent rapidement et largement.
« L’idée qui circulait autrefois était que les droits de propriété intellectuelle exclusifs se voulaient un outil puissant pour la croissance économique. Mais nous avons renversé les choses en explorant comment l’innovation produite en collaboration libre peut conduire à un développement humain plus modulable, plus durable, plus équitable et plus inclusif », déclare M. de Beer.
Comme l’explique Chidi Oguamanam, au Canada, quand son iPhone ne fonctionne pas, on se rend au magasin pour le faire réparer alors qu’en Afrique, on demande l’aide d’un enfant de 12 ans. « Cet enfant répare et réassemble le téléphone portable », remarque M. Oguamanam.
Outre MM. de Beer et Oguamanam, Open AIR est dirigé par des personnes issues de toutes les disciplines et de toutes les régions, dont : Nagla Rizk, de l’école de commerce de l’American University in Cairo; Melissa Omino, à Nairobi (Kenya) et Tobias Schonwetter au Cap (Afrique du Sud), qui dirigent deux des principaux centres d’excellence africains en matière de technologies de l’information et de propriété intellectuelle; et Caroline Ncube et Erika Kraemer-Mbula, toutes deux titulaires d’une prestigieuse chaire de recherche sud-africaines. Au fil des ans, l’équipe s’est réunie à Zanzibar, en Tanzanie, à Dakar et plus récemment à Ottawa.
« Nous nous réunissons fréquemment et prenons des décisions par consensus. Bien que nous travaillions toutes et tous dans des disciplines différentes, dans des espaces différents et dans des pays différents, nous sommes unis par une vision commune », déclare M. de Beer.
L’équipe responsable de Open AIR a réussi à créer de nouveaux modèles pour mieux mesurer et valoriser les divers modes d’innovation. C’est là un accomplissement remarquable car les outils économiques orthodoxes tels que les brevets ne rendent pas compte de ce qui se passe sur le terrain dans les économies informelles. En outre, l’équipe s’est efforcée d’améliorer les lois et les cadres politiques correspondants dans le but d’assurer un développement durable et inclusif, aussi bien en Afrique qu’ailleurs.
En modifiant les conditions favorables à l’innovation, Open AIR facilite la recherche de solutions à certains des défis les plus importants de la société. Par exemple, ce partenariat est à l’origine de modèles d’accès libre au matériel éducatif, il réimagine des modes de collaboration pour le transfert de technologies afin de lutter contre le changement climatique et il jette les bases de l’accès équitable à des médicaments vitaux.
« Le Canada ne faisait pas le poids et n’avait pas le potentiel nécessaire en Afrique », remarque M. Oguamanam. Or, selon lui, le Canada et l’Afrique se prêtent bien à une collaboration et à un partenariat accrus, car le Canada est considéré comme une puissance mondiale douce qui a investi en Afrique, mais qui n’a pas, sur le continent, le même bagage colonial que d’autres pays.
Les recherches menées par Open AIR sont particulièrement pertinentes et de plus en plus en demande, car l’Afrique est à l’aube de changements monumentaux provoqués par la Zone de libre-échange continentale africaine, laquelle unira plus d’un milliard de personnes au sein d’une communauté économique intégrée. Open AIR a également eu un impact direct sur les nouvelles règles régissant le commerce du savoir en Afrique. L’équipe a consulté l’Union africaine et la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies pour aider à rédiger un rapport consultatif interne devenu depuis une ressource de référence pour les négociateurs gouvernementaux ainsi que le fondement conceptuel d’un protocole international.
Selon M. de Beer, l’obtention du prix Partenariat est une merveilleuse reconnaissance de la valeur de la collaboration Canada-Afrique que représente Open AIR. « Il est très gratifiant de voir la valeur de ce type de travail reconnue », souligne-t-il. J’espère que cela nous aidera à franchir les prochaines étapes pour poursuivre le travail que nous faisons de même qu’à intensifier nos efforts afin d’avoir un impact encore plus grand au fur et à mesure que nous progressons. »
Au sujet des prix Impacts
Décernés chaque année, les prix Impacts visent à souligner les meilleures réalisations ayant émané d’activités de recherche et de mobilisation des connaissances que le CRSH a financées, ainsi que les meilleures réalisations ayant découlé de l’attribution d’une bourse du CRSH.
Le prix Partenariat souligne la contribution exceptionnelle d’un partenariat financé par le CRSH à la recherche, à la formation en recherche, à la mobilisation des connaissances ou à l’élaboration d’une nouvelle approche de partenariat en matière de recherche ou d’activités connexes.
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