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Chasse nouveau genre dans le Grand Nord – Les femmes inuites traquent avec finesse les contaminants

Date de publication : | Date de modification : 2006-04-12 14:27:32

À cause de la toxicité des produits chimiques et des polluants, la « pureté » d’antan de l’Arctique est présentement menacée. Pour les Inuits, les contaminants représentent une menace non seulement pour leur terre, mais aussi pour leur santé, leur culture et leur style de vie traditionnel. Exaspérées, de nombreuses femmes inuites ont décidé d’agir.

« Souvent, les contaminants ont des conséquences particulièrement graves pour les femmes », explique Joanna Kafarowski, étudiante de doctorat en études des ressources naturelles et de l’environnement à l’University of Northern British Columbia. « En plus de nuire à leur santé, ils constituent une menace pour le fœtus ou le nouveau-né nourri au sein. »

Grâce à la bourse de doctorat qu’elle a reçue du CRSH, Mme Kafarowski étudie comment les Inuites, qui sont par us et coutumes les « gardiennes » de la santé au sein de la famille, sont devenues des leaders dans la lutte contre la pollution.

Une lutte qui n’a rien d’une mince tâche. Bon nombre des expositions aux agents toxiques mettent en cause des denrées qui font partie de l’alimentation de base du peuple inuit depuis des siècles et qui ont pour lui une grande valeur culturelle et spirituelle.

« Quand on a commencé à identifier les contaminants, on a demandé aux Inuits de renoncer aux aliments traditionnels qu’ils avaient l’habitude de consommer parce qu’ils s’avéraient toxiques, précise Mme Kafarowski. Une solution qui a cependant généré toute une série de nouveaux problèmes affectant la “santé” culturelle des communautés inuites. »

Mais grâce à la participation des femmes, il semble maintenant plus facile de trouver des solutions qui protègent à la fois les aspects santé et culture. Prenons l’exemple du village d’Inukjuak, dans le nord du Québec, où les habitants présentaient un taux élevé de plomb dans le sang, taux attribuable à l’utilisation de balles de plomb pour la chasse au gibier à plumes. Plutôt que d’interdire la chasse, les femmes du village se sont concertées afin d’inciter les chasseurs et les commerçants à opter pour un autre type de balle.

« Le travail de ces femmes, tant à la maison que dans la communauté, fait une grosse différence, soutient la chercheure. En plus de travailler à l’élimination d’un contaminant et à l’amélioration du niveau de santé de la population, elles contribuent à la préservation des traditions culturelles. »

La recherche de Joanna Kafarowski sur l’intervention communautaire contre la pollution est financée par le Programme de bourses de doctorat du CRSH.

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