De: Conseil de recherches en sciences humaines
Date de publication : | Date de modification : 2006-04-27 10:25:12
« Qui aurait cru, il y a dix ans, qu'une petite entreprise canadienne ou qu'un paysan mexicain devrait connaître les règles d'échange de l'ALENA ou les définitions des subventions de l'OMC pour réussir en affaires », s'interroge William Coleman au sujet de l'économie mondiale.
Aujourd'hui, pratiquement tout le monde est touché d'une manière ou d'une autre par la conjonction complexe qu'est la mondialisation.
« On en parle partout dans le monde », remarque ce professeur de sciences politique de McMaster University. « Les politiciens rédigent de nouvelles lois et de nouveaux accords commerciaux, mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de confusion. Alors que certaines personnes demandent, lors de protestations, que l'on réduise le libre-échange afin de freiner la mondialisation, d'autres supportent les initiatives mondiales comme l'Accord de Kyoto. »
Au cours des cinq prochaines années, M. Coleman et son équipe internationale composée de chercheurs financés par le CRSH étudieront les incidences à long terme de la mondialisation sur l'autonomie et la culture nationale, ainsi que sur le développement du tiers monde.
Remarquant que la mondialisation est devenue, en quelques années, symbole de protestations de masse, William Coleman affirme que nous avons beaucoup à apprendre de l'impact des processus planétaires qui déterminent notre destin. Il maintient que peu des décideurs du monde savent si les politiques de l'Organisation mondiale du commerce, du G-8 et du G-20 finiront par déstabiliser les gouvernements nationaux, ou non. Ils ne comprennent pas non plus comment fonctionne la mondialisation au niveau personnel, c'est-à-dire, si cela marginalise les gens habitant dans les pays en voie de développement, par exemple, ou ébranle l'identité culturelle et l'autonomie.
« Pour nous, la question principale est la relation entre la mondialisation et l'autonomie », remarque M. Coleman. « Il s'agit de l'aptitude des communautés à décider d'elles-mêmes de la façon dont elles veulent vivre. »
Le projet de M. Coleman fait appel à des chercheurs de 13 universités canadiennes et de 16 établissements étrangers. En plus de mener ce projet dans le cadre des Grands travaux de recherche concertée (GTRC), M. Coleman est également titulaire d'une chaire de recherche du Canada en gouvernance mondiale et en politique publique à McMaster University.
William Coleman s'est vu octroyer une subvention de 2,5 millions de dollars répartis sur cinq ans du programme des GTRC au début de l'année 2002. Il s'agit de sa cinquième subvention du CRSH.