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Les grands magasins-entrepôts représentent une grande perte pour les centres-villes du Canada – 

Date de publication : | Date de modification : 2006-05-16 08:44:46

Cette année, il est fort probable que vous vous rendiez dans l’un des grands magasins-entrepôts de la banlieue pour faire vos emplettes de Noël, même si vous habitez dans l’un des grands centres-villes du Canada.

« Les centres-villes sont en difficulté économique », nous prévient Ken Jones, titulaire de la chaire de recherche en gestion du changement technologique à Ryerson University.

Monsieur Jones étudie le commerce au Canada depuis dix ans. Sa recherche, financée par le CRSH, le CRSNG et la Fondation Eaton, nous apprend que les magasins-entrepôts installés dans les banlieues font perdre beaucoup d'affaires aux détaillants installés dans les principaux centres-villes du pays. Ces changements pourraient bien laisser présager le même type d'abandon qui est survenu dans les centres des principales villes américaines dans les années 1960 et 1970.

Les chiffres sont alarmants : entre 1989 et 1996, les ventes au détail effectuées dans les principaux centres urbains du Canada ont chuté en moyenne de 28 p. 100. À Hamilton, à Edmonton et à Winnipeg, les ventes sont tombées entre 38 et 40 p. 100. Même dans le centre-ville de Toronto, malgré la grande industrie du tourisme et un taux d'immigration constant, les ventes ont diminué de 25 p. 100. Seul le centre-ville de Calgary a affiché une faible augmentation de 13 p. 100.

Les données récentes suggèrent que cette tendance se poursuivra puisque de plus en plus de magasins-entrepôts s'ouvrent dans les banlieues canadiennes. « Des magasins-entrepôts comme Chapters, Costco et Home Depot s'installent maintenant dans les points névralgiques du commerce au détail », remarque Ken Jones. « Il y a trois ans, parmi les 20 premiers secteurs de la vente au détail, on ne comptait aucune zone où les magasins-entrepôts prédominaient. Il y en a maintenant trois. »

Parmi les facteurs contribuant à ces changements, M. Jones cite en exemple la croissance régulière des banlieues, les taux d'imposition élevés dans les centres-villes et les investissements de moins en moins nombreux dans les infrastructures, ce qui rend les centres-villes difficiles d'accès.

« Les Canadiens devraient s'inquiéter des changements rapides qui s'opèrent dans le commerce de détail », déclare M. Jones. « Nous devons investir dans nos centres-villes tout au long de l'année, si nous voulons qu'ils restent les centres commerciaux et culturels de nos villes. Je ne crois pas qu’il est possible d'avoir un centre-ville prospère si le système de commerce de détail ne l'est pas. »

Kenneth Jones a reçu plusieurs subventions de CRSH, y compris la chaire de recherche conjointe entre le CRSH et le CRSNG en gestion du changement technologique dans le commerce de détail.

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