De: Conseil de recherches en sciences humaines
Date de publication : 2012-04-03 12:00:00 | Date de modification : 2012-04-03 12:00:00
Selon des projections publiées en février 2012 par Statistique Canada, le taux de croissance de la population canadienne pourrait dépendre exclusivement de l’immigration d’ici 50 ans. En 2010, la moitié des nouveaux résidents permanents canadiens provenait de la région Asie-Pacifique. Mieux comprendre les tendances de la migration dans les pays d’Asie s’avère donc essentiel pour le Canada.
La démographe et sociologue Danièle Bélanger, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la population, le genre et le développement de l'University of Western Ontario, dont certains travaux sont aussi financés par le CRSH, s’intéresse plus particulièrement au sort des migrantes asiatiques, dont la proportion augmente sans cesse – aux Philippines, elles représentent maintenant 70 p. 100 des émigrants.
« La plus forte présence de femmes émigrantes s’explique principalement par le type d’emplois offerts, notamment dans le secteur manufacturier, mais aussi dans le secteur des services comme le travail domestique, la garde d’enfants, les soins aux personnes âgées », précise la chercheure. Plusieurs de ces femmes sont d’ailleurs surqualifiées pour ces emplois et constitueraient des candidates intéressantes pour l’immigration canadienne. La migration, qui se fait sur une base volontaire, représente bien souvent pour les femmes une façon d’améliorer leur situation économique et, dans une proportion moindre, familiale (par le mariage).
L’immigration en Asie est toutefois devenue plus complexe. « Depuis les années 1990, explique Danièle Bélanger, certains migrants ne se déplacent plus directement vers l’Amérique du Nord, mais passent par d’autres pays d’Asie (entre autres Singapour, la Corée-du-Sud et Taiwan) et des pays du golfe Persique (dont l’Arabie Saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis). Ils peuvent y séjourner des années avant de se tourner vers le Canada. »
Terre d’accueil convoitée, le Canada doit dorénavant composer avec de nouveaux joueurs, comme Taiwan et la Corée-du-Sud, qui doivent eux aussi compter sur l’immigration pour combler le déficit démographique causé par la baisse de la fécondité et le vieillissement de la population.
