De: Conseil de recherches en sciences humaines
Date de publication : 2012-04-25 12:00:00 | Date de modification : 2012-04-25 12:00:00
L’arrivée massive des médias numériques et des technologies de communication émergentes pose de nouveaux défis au milieu scolaire. Comment faire, dans un tel contexte, pour bien outiller les citoyens de demain? Monique Lebrun, professeure au Département de didactique des langues de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), privilégie « une approche participative qui consiste à considérer positivement ce nouvel univers médiatique et à en assurer l’intégration durable en classe ».
L’équipe interuniversitaire qu’elle dirige (UQAM, Université du Québec à Trois-Rivières et Université du Québec à Rimouski), dont le projet est financé par le CRSH, a conçu une grille de compétences à acquérir pour arriver à mieux saisir la réalité des médias multimodaux. Cette grille est destinée aux classes de français de la fin du primaire et de tout le cycle secondaire. « Nous croyons qu’il faut amener les élèves, même très jeunes, à réagir à la surabondance des messages multimédiatiques qui les entourent afin d’éveiller leur conscience et de les aider à se bâtir une pensée critique sur un sujet donné », explique-t-elle.
Afin d’appuyer les enseignants dans cette tâche, les chercheurs ont expérimenté des scénarios pédagogiques utilisant différentes plateformes technologiques (ordinateurs, tablettes, téléphones, etc.) à diverses fins telles que la recherche documentaire, la lecture et la création de textes multimodaux. Par exemple, un des scénarios permet aux élèves de comparer le traitement d’une même œuvre sous trois formes différentes (livre, film et jeu vidéo). Ces scénarios évolutifs pourront éventuellement être utilisés pour d’autres niveaux scolaires et dans d’autres disciplines.
Cette approche pédagogique innove en tenant compte des pratiques traditionnelles de lecture, d’écriture et d’expression orale et en cherchant des moyens de les enrichir grâce aux nouvelles technologies. C’est l’inverse d’une approche qui, jusqu’ici, misait essentiellement sur l’application, dans les salles de classe, de ces technologies et sur l’apprentissage d’habiletés techniques générales. La chercheure estime toutefois que le défi consiste à former de façon adéquate les enseignants, tant en français que dans les autres disciplines, afin qu’ils intègrent les nouvelles technologies au cœur même de l’apprentissage des matières scolaires.
