De: Conseil de recherches en sciences humaines
Date de publication : 2012-09-05 12:00:00 | Date de modification : 2012-09-07 12:00:00
N’est-il pas vrai que nous apprenons davantage de nos erreurs que de nos bons coups? Pourtant, il semble aussi difficile d’accepter une critique que d’en formuler une, à tout le moins dans le monde du sport.
« Comme athlète, j’ai pu constater qu’il n’était pas toujours agréable de recevoir une “rétroaction négative”, mais que j’en voulais quand même. Comme entraîneuse, j’ai aussi compris l’importance de donner cette rétroaction de façon adéquate afin d’atteindre l’objectif recherché dans l’entraînement. »
Étudiante au doctorat en psychologie à l’Université de Montréal, Joëlle Carpentier a vu les deux côtés de la médaille. Après avoir fait de la nage synchronisée pendant huit ans, elle est maintenant entraîneuse dans cette discipline et donne de la formation aux entraîneurs. Au cours de ses recherches de maîtrise et de doctorat, financées par le Conseil de recherches en sciences humaines, elle a conçu des outils pour que la rétroaction négative de l’entraîneur ait un effet positif sur la motivation, le bien-être et la performance de l’athlète. »
La rétroaction négative est souvent perçue par les chercheurs comme une tentative de vouloir contrôler l’athlète. Pour bien des entraîneurs, elle est un cauchemar, car ils ne savent pas vraiment comment critiquer un athlète sans le démolir, comment l’aider à garder le cap sur la tâche.
En théorie, les psychologues du sport et les autres spécialistes de l’entraînement s’entendent pour dire qu’il suffit de donner de l’information à l’athlète pour qu’il s’améliore. « Sur le terrain, remarque la jeune chercheure, les choses se passent différemment. L’entraîneur est dans le feu de l’action, en situation de stress, d’autant plus qu’il est lui-même évalué. Ce qui en ressort est parfois plutôt destructeur. »
Les travaux de Joëlle Carpentier suscitent un vif intérêt au sein de la communauté sportive, car la vision de la rétroaction négative qu’elle propose permet de renforcer l’autonomie et la progression des athlètes au lieu de réduire leur motivation et leur estime de soi. Une bien belle découverte pour celle qui a osé s’aventurer sur ce terrain glissant.
