De: Conseil de recherches en sciences humaines
Date de publication : | Date de modification : 2013-05-14 12:00:00
En 2012 seulement, selon Statistique Canada, près de 105 000 étudiants internationaux sont venus poursuivre leurs études universitaires au Canada. Leur proportion, qui ne cesse de s’accroître, dépasse maintenant 8 p. 100 de l’effectif universitaire canadien. Dans les provinces de l’Atlantique, le nombre d’étudiants étrangers a triplé de 2002 à 2012 d’après les données de l'Association des universités de l'Atlantique. Leur apport à la vie économique canadienne est évident, en particulier lorsqu’il est question de l’économie du savoir. Encore faudrait-il favoriser davantage leur intégration à la vie économique.
« La situation s’est améliorée, mais il reste du chemin à parcourir », conclut Chedly Belkhodja, professeur du Département de science politique de l’Université de Moncton. Ce chercheur s’est intéressé à la gestion de la diversité ethnique et culturelle dans quatre universités installées en territoire francophone : Sudbury, Saint-Boniface, Sherbrooke et Moncton.
À l’Université de Moncton, par exemple, les 712 étudiants internationaux représentent 15 p. 100 des inscrits, ce qui est le plus haut taux au Canada. L’Université a mis en place une gamme de services qui vont de l’accueil à l’aéroport aux activités d’intégration sur le campus, en passant par le mentorat et le jumelage d’étudiants. « Il faut toutefois encourager davantage les échanges et les rencontres entre les étudiants d’ici et ceux d’ailleurs », souligne M. Belkhodja.
Le recrutement se raffine également. « À Moncton, 17 anciens étudiants internationaux provenant d’autant de pays assurent la promotion des études à l’Université, précise le politicologue. Ces recruteurs connaissent à la fois le contexte canadien et celui de leur pays. Ils sont à même de donner l’heure juste aux candidats. »
De plus, l’effort visant à mieux intégrer les étudiants internationaux déborde de l’enceinte universitaire. « Les universités s’intéressent maintenant à la rétention de ces étudiants, à ce qui se passe après les études et à leur intégration au marché du travail, ajoute Chedly Belkhodja. Cette rétention passe entre autres par l’obtention de permis de travail pendant et après les études. »
En somme, l’université est un laboratoire de la diversité dont il faut s’inspirer, estime le chercheur. « Cependant, conclut-il, il faudra approfondir cette démarche pour que tous les intéressés, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’université, comprennent pleinement la valeur ajoutée qu’apportent les étudiants internationaux et les diplômés aux collectivités qui les accueillent. » Aujourd’hui, plus de 265 000 étudiants internationaux résident au pays après être passés par des statuts temporaires.
Recherche financée par le CRSH : L'Université, l'intégration des étudiants internationaux et les politiques de l'immigration : études de cas dans quatre universités dans des milieux francophones