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Famille recomposée – Le beau-père du 21e siècle est dans un no man's land

Date de publication : | Date de modification : 2006-04-12 14:54:24

Au Canada, les familles recomposées n'ont rien d'un phénomène marginal : en 2001, on en dénombrait 503 100, par rapport à 430 500 en 1995 – un accroissement de 17 p. 100. On constate toutefois que le rôle que sont amenés à y jouer les beaux-pères a tout du rôle de composition : certains s'impliquent activement, d’autres hésitent à le faire, d’autres encore y renoncent.

Même si les beaux-pères n’ont pas subi l'opprobre des belles-mères, il n’en demeure pas moins que notre perception à leur égard s’avère souvent peu flatteuse. Entre autres parce qu’ils sont associés à des étiquettes pernicieuses, par les médias par exemple, et ce, à cause de crimes et scandales sexuels divers dont certains ont fait l'objet. Il arrive aussi que les beaux-pères intériorisent les préjugés véhiculés à leur endroit et qu'ils ne se sentent pas à la hauteur de ce qui les attend.

Claudine Parent, professeure au Département des sciences humaines à l'Université du Québec à Chicoutimi, effectue des recherches qui portent sur l’implication parentale du beau-père dans les familles recomposées. « Les études actuelles indiquent que les mères et beaux-pères croient que les beaux-pères devraient jouer un rôle parental actif. Cependant, elles démontrent aussi que certains d’entre eux délaissent leurs responsabilités parentales parce qu'ils ne se sentent pas autorisés à intervenir auprès de l’enfant, de peur, notamment, d'usurper le droit du père non gardien », explique la chercheure. En revanche, certains autres souhaitent s'impliquer davantage dans plusieurs domaines de la vie de l'enfant, que ce soit en jouant au football avec lui ou en supervisant ses devoirs.

En tout cas, une chose est certaine : on ne devient pas beau-père du jour au lendemain. Pas plus qu’on ne se débarrasse instantanément des effets pervers de l’étiquette du beau-père méchant. Mme Parent reste tout de même optimiste quant à l’avenir de ce nouvel acteur. « D'abord, le pourcentage de beaux-pères désengagés est moins élevé que celui des beaux-pères impliqués. De plus, le fait de connaître un beau-père “gentil” dans son entourage contrebalance souvent les images négatives véhiculées par les médias à leur égard. Par ailleurs, je remarque une évolution dans la presse écrite, du moins dans les magazines, qui publient des reportages plus fouillés sur le rôle de beau-père. »

En dégageant les fausses perceptions qui existent par rapport aux beaux-parents, la recherche de Claudine Parent contribue indirectement à faciliter l’intégration des beaux-pères au tissu familial et à rendre plus harmonieux l'ensemble des rapports familiaux.

Et si, ce 19 juin, on en profitait pour célébrer aussi la fête des beaux-pères…

La recherche de Claudine Parent sur l’implication du beau-père dans les familles recomposées est financée par le Programme des subventions ordinaires de recherche du CRSH.

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