De: Conseil de recherches en sciences humaines
Date de publication : 2016-10-18 10:55:00 | Date de modification : 2016-10-18 10:55:00
Depuis des décennies, les scientifiques nous mettent en garde contre les changements climatiques. Que pouvons-nous faire, maintenant que ces changements sont devenus réalité? L’un des chercheurs financés par le Conseil de recherches en sciences humaines tente de trouver une solution à ce problème en se penchant sur le cas des Prairies canadiennes.
Ian Mauro, cinéaste et professeur agrégé au Département de géographie de l’Université de Winnipeg, a récemment reçu une subvention Savoir d’une valeur de 285 337 $ pendant cinq ans pour financer un projet novateur qui vise à mobiliser les citoyens et à les inciter à se joindre à la lutte contre les changements climatiques, et ce, en concentrant leurs efforts dans leur région. « Nombreux sont ceux qui soutiennent qu’en matière de changements climatiques, c’est l’Arctique qui sonne l’alarme. Mais les Prairies peuvent probablement faire de même, affirme-t-il, car la recherche que je mène indique que le réchauffement dû aux changements climatiques est en voie de devenir supérieur à la moyenne mondiale dans les Prairies ».
Cette constatation a poussé M. Mauro a contribué à la création du Prairie Climate Atlas, un site Web interactif où la narration visuelle permet d’illustrer les changements projetés de la température dans les Prairies, compte tenu de la teneur en carbone et de l’effet que cela aura sur la vie quotidienne en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba. La prochaine étape du projet consistera à produire un film qui documentera l’aspect humain du problème. « En gros, mon équipe de recherche et moi-même demanderons aux habitants des Prairies ce qu’ils pensent de nos estimations et comment ils comptent réagir face à la situation », explique le chercheur.
« Le milieu agricole, par exemple, est très intéressé par ce projet. Les efforts que nous avons déployés pour illustrer la situation permettent aux exploitants agricoles de voir comment les changements climatiques affecteront leur région et leur secteur en particulier. Ainsi, nous aimerions savoir comment ils comptent s’adapter, quel type de soutien leur sera nécessaire pour poursuivre leurs activités avec succès et quelles approches pourraient aider à atténuer les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur agricole », explique-t-il.
La façon dont M. Mauro sensibilise et mobilise le public à l’aide de supports multimédias s’inscrit dans le cadre d’une approche globale qui, selon les environnementalistes et les spécialistes des sciences sociales, constitue la meilleure voie à suivre.
Bien qu’il soit facile de se laisser décourager par les changements climatiques et de perdre espoir face à l’avenir, M. Mauro n’en demeure pas moins optimiste. « La situation actuelle est plutôt emballante compte tenu de la discussion entamée à l’échelle mondiale et de la nécessité d’agir. Je ne ferais pas ce type de travail si je ne croyais pas possible d’imaginer un avenir plus durable et d’en faire une réalité pour les générations futures, conclut-il. Voilà pourquoi je demeure positif, malgré le défi de taille que nous devons relever. »