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Le Canada et ses océans – Débat d’experts financé par le CRSH sur le rôle qu’ont joué les océans dans l’évolution du Canada

Date de publication : 2017-06-28 14:00:00 | Date de modification : 2017-06-28 14:00:00

Photo: Historic map of Eastern Canada / www.nfld.com / CC BY-NC-ND


L’expression latine a mari usque ad mare dans les armoiries du Canda signifie « d’un océan à l’autre ». Elle rend compte de la géographie du Canada et de la vaste superficie de son territoire qui est constituée d’océans. Sources de commerce, de loisirs, de sécurité et de transport, nos océans ont joué un rôle important dans notre évolution en tant que nation.

D’où l’idée d’organiser un symposium public sur la responsabilité qu’a le Canada à l’égard de ses océans. Le symposium Canada’s Responsibility to Our Shining Seas a donc eu lieu à Halifax, du 10 au 12 mai 2017. Il s’agit de l’une des 52 activités ayant reçu une subvention Connexion dans le cadre de l’initiative 150e anniversaire du Canada. Le CRSH a lancé cette occasion de financement ponctuelle en 2016 pour encourager les collectivités à mener des activités tout au long de 2017 afin de souligner le 150e anniversaire de notre pays et d’illustrer l’importance de la recherche en sciences humaines pour la société.

L’une des composantes du symposium a consisté en un débat d’experts, Sea Change – 1867 to 2017, au cours duquel des spécialistes se sont penchés sur l’évolution des interactions complexes entre les êtres humains et les océans.

« Nous nous sommes surtout concentrés sur l’histoire : nos liens avec les océans se sont forgés au fil de l’histoire, et d’eux ont découlé nos plans pour l’avenir », a expliqué Julia Wright, professeure au Département d’études anglaises de la Dalhousie University qui, de concert avec Danine Farquharson, professeure au Département de langue et littérature anglaises de la Memorial University, a organisé le débat.

Eric Mills, qui enseigne l’océanographie à la Dalhousie University, a décrit comment cette discipline a évolué au Canada après la Seconde Guerre mondiale. D’abord axée principalement sur l’étude de la vie dans les océans, elle porte désormais sur la physique de l’acoustique sous-marine et les possibilités que celle-ci offre pour ce qui est de la défense du pays.

« Il est maintenant nécessaire de connaître, du moins en partie, les caractéristiques physiques des océans. Il faut savoir, en particulier, comment le son se transmet, si les mines acoustiques et les sous-marins peuvent être repérés et l’incidence que peuvent avoir les propriétés de l’eau (comme sa température) », a expliqué M. Mills.

Autre question abordée pendant le débat : les droits territoriaux tout au long de l’histoire du Canada. « Les traités internationaux conclus depuis un siècle et demi ont déplacé les limites des eaux territoriales à des profondeurs toujours plus grandes tout en les rapprochant de plus en plus des frontières d’autres pays, à mesure que les technologies se modifiaient et que la demande de ressources changeait, a affirmé Mme Farquharson. Or, cela a également des répercussions sur les pratiques autochtones traditionnelles de gestion des ressources qui ont contribué à la protection de l’environnement au fil des ans. »

Aldo Chircop, professeur de droit à la Dalhousie University et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en droit et politiques maritimes, une chaire de niveau 1, a soulevé une question d’actualité sur le plan international en demandant si le droit de passage dans l’Arctique comprenait le droit de briser la glace.

« Briser la glace de mer peut nuire à son utilisation par les Autochtones et d’autres habitants de l’Arctique et a des répercussions sur de vastes écosystèmes diversifiés. Il faut que les interactions internationales, à l’intérieur et à la limite des frontières océaniques sans cesse changeantes du Canada, dissipent bon nombre d’inquiétudes », a dit Mme Farquharson.

« La mise en valeur des océans se situe au croisement d’intérêts qui s’opposent bien souvent (les emplois par opposition aux traditions, l’écologie par opposition à l’économie). Et l’évolution rapide de la technologie, l’interconnectivité mondiale et la sensibilisation à l’environnement qui découle des représentations culturelles et des avancées scientifiques viennent rendre tout cela encore plus complexe », a ajouté Mme Wright.

« Il est crucial d’élaborer des cadres de recherche transdisciplinaires pour analyser ces questions si nous voulons prendre des décisions éclairées de façon démocratique et inclusive au sujet des océans à l’aube du bicentenaire de notre pays. »

 

 

 

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