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La fièvre Degrassi – 

Date de publication : | Date de modification : 2006-04-13 10:13:14

Degrassi, série télévisée primée de Radio-Canada connue pour dépeindre honnêtement la vie des adolescents, gagne en popularité auprès d’une nouvelle génération d’adolescents, non seulement au Canada, mais également dans le reste du monde. En même temps, Michele Byers, professeure en études des médias et de la culture à Saint Mary’s University, entreprend la première étude approfondie de cette exportation culturelle durable du Canada.

Cette série, qui aborde des questions comme le sexe, le sida, la drogue, l’alcoolisme, les relations interraciales et la mort, a débuté en 1978 avec Les enfants de la rue Degrassi et a atteint sa grande popularité avec Degrassi Junior High et Degrassi : Les années collèges dans les années 1980. Près de trois millions de Canadiens ont regardé l’épisode final de Degrassi : Les années collèges en 1991, en plus de téléspectateurs de 70 autres pays.

Aujourd’hui, les publics canadien et étranger continuent de regarder Degrassi, qu’il s’agisse de sa série dérivée, Degrassi : La nouvelle génération, ou des épisodes des trois premières séries. Mme Byers trouve la longévité de la série Degrassi tout à fait remarquable.

« Degrassi est une série originale parce qu’elle aborde directement des questions controversées. Toutefois, ce qui est vraiment incroyable, c’est que cette émission attire le public depuis plus de 25 ans », explique Mme Byers. « Elle a évolué avec le temps, mais elle suit encore son inspiration originale. Que ce soit à la télévision canadienne ou américaine, ce genre de longévité est extrêmement rare. »

Michele Byers a été surprise de constater que, malgré les nombreuses années pendant lesquelles cette émission est restée à l’antenne, aucun chercheur ou journaliste n’a beaucoup écrit au sujet de Degrassi. « Nous avons tant écrit au sujet de l’importance culturelle des émissions télévisées américaines, mais il n’existe qu’une poignée de livres consacrés à la télévision canadienne », remarque-t-elle. « Je crois que Degrassi est une émission suffisamment unique pour mériter qu’on y porte attention. »

Madame Byers tentera tout d’abord de comprendre enfin cette fameuse série télévisée en préparant une anthologie de rédactions. Ses collaborateurs seront des chercheurs d'Amérique du Nord et des spécialistes des médias, ainsi que des fans de longue date, parmi lesquels, le concepteur du premier site Web destiné à Degrassi. Ces rédactions porteront sur des questions telles que la manière dont la série a interprété la sexualité chez les adolescents, les classes multiraciales et l’identité nationale, ainsi que l’expérience vécue par les fans.

« Je voulais créer un espace où les chercheurs et les téléspectateurs pouvaient réfléchir aux raisons pour lesquelles Degrassi a eu autant de sens pour eux et pour le Canada », explique Mme Byers. « Pourquoi cette série était-elle pertinente? Pourquoi avait-elle une telle importance? Comment a-t-elle permis de donner une idée de l’identité canadienne? »

Dans un autre livre traitant de la culture des jeunes au Canada, Michele Byers jettera également un regard historique sur la place que Degrassi a occupé à l’antenne. En particulier, elle étudiera la privatisation de la télévision canadienne et la manière dont les politiques gouvernementales canadiennes, telles que la Loi sur le multiculturalisme, ont eu une incidence sur le type de personnages représentés dans l’émission. La nature multiculturelle de Degrassi a été un facteur qui a vraiment touché les téléspectateurs.

« Tous les jours, mes élèves me disent à quel point ils aiment Degrassi », déclare-t-elle. « Alors qu’ils étaient beaucoup trop jeunes pour regarder cette émission quand elle a été diffusée pour la première fois, toutes les choses que les jeunes y ont vécues — le sexe, les relations, le racisme et le sexisme — sont encore pertinentes aujourd’hui. Bien que les costumes et les styles soient sans aucun doute démodés, les questions abordées et les idées présentées au public restent tout à fait contemporaines. »

Michele Byers a reçu sa première subvention du CRSH en 2001

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