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Erreur sur la personne – Un chercheur subventionné par le CRSH révèle les préjugés qui font que l'on met des innocents derrière les barreaux

Date de publication : | Date de modification : 2008-02-25 13:58:47

Selon Rod Lindsay, spécialiste des questions de reconnaissance par témoin et de crédibilité des témoins qui sont des enfants, la plus grande cause de condamnation injustifiée est l'erreur d'identification. Afin de diminuer les possibilités d'erreurs lorsque les victimes sont des enfants, M. Lindsay travaille à l'élaboration d'une approche qui permettra de rendre le processus de reconnaissance plus exact.

« Cette nouvelle approche est plutôt un test d'innocence qu'un test de culpabilité », affirme ce professeur de psychologie de Queen's University. On montre plusieurs photos à la fois à des enfants qui n'ont que deux ans, et plutôt que d'identifier le coupable, on leur demande d'éliminer les personnes qui ne ressemblent pas à l'auteur du crime.

« Lorsqu'on leur présente un grand nombre de photos, les jeunes enfants ont tendance à identifier par erreur le coupable comme innocent seulement une fois que plus de 50 p. 100 des photos ont été éliminées », explique M. Lindsay. « Nous utilisons donc cette méthode pour éliminer un suspect plutôt que pour identifier un coupable. »

Avec des enfants âgés de 8 à 13 ans, la méthode d'élimination est utilisée jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'une seule photo. On demande alors à l'enfant si le suspect qui reste est bien le coupable.

La recherche de M. Lindsay, subventionnée par le CRSH, suit ses travaux antérieurs qui soulignent les fausses hypothèses qui sont souvent émises dans le système traditionnel de reconnaissance par témoin, avec lequel jusqu'à 40 p. 100 des témoins peuvent finir par identifier l'auteur du crime, même quand le coupable n'est pas présent.

« La plupart des témoins voient une parade d'identification de six personnes comme un test à choix multiples, et ils supposent que l'un des suspects doit être le bon », explique M. Lindsay. « Si le criminel n'est pas parmi les suspects, les témoins identifient souvent quelqu'un d'autre parce qu'ils pensent qu'on s'attend à ce qu'ils choisissent l'une des personnes qui leur est présentée. »

Mais quand on présente aux témoins un nombre quelconque de suspects les uns après les autres, ou des photos, dans ce qu'on appelle une parade d'identification séquentielle, moins de 10 p. 100 des témoins se trompent, et ce, sans réduire la possibilité que le coupable soit identifié.

Rod Lindsay a reçu six subventions du CRSH afin de financer sa recherche sur l'identification par témoin oculaire, y compris une subvention en 2002 pour sa recherche sur la validité de l'identification par des témoins oculaires qui sont des enfants.

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