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Associations de mots – Les aînés travaillent avec les linguistes dans le but de redonner vie à la langue, à la culture et à l'identité dénée

Date de publication : | Date de modification : 2008-02-25 13:42:39

Les linguistes sonnent l’alarme à propos du déclin des langues autochtones depuis dix ans. Un grand nombre de ces langues risquent de disparaître d’ici deux générations. Menacées de perdre leurs langues ancestrales, les collectivités autochtones risqueraient bien de perdre également leur identité culturelle.

Les Premières nations de Cold Lake, en Alberta, font face à cette menace. Étant donné que seulement 10 p. 100 des résidents de cette communauté — la plupart étant des aînés — peuvent encore parler couramment la langue dénée, son lien avec des centaines d’années de connaissances traditionnelles diminue d’année en année.

Grâce à un financement du CRSH, Sally Rice, professeure de linguistique à l’University of Alberta, a constitué une équipe de chercheurs et de partenaires communautaires, dans le but de revitaliser la langue dénée et de renouveler la culture dénée de Cold Lake.

« Comme un train qui prend de la vitesse, l’utilisation de l’anglais comme moyen principal de communication gagne du terrain depuis des générations », explique Mme Rice. « Il est impossible de faire complètement marche arrière, mais nos travaux de recherche peuvent aider à créer un sentiment de fierté pour pouvoir parler la langue dénée et connaître l’histoire de la collectivité. »

La première étape consistait à travailler avec les locuteurs parlant couramment la langue, afin de documenter et d’analyser principalement la langue orale. Cela n’a pas été chose facile — un verbe en langue dénée véhicule autant d’information qu’une phrase complète en français — mais cette démarche est essentielle si l’on désire préserver cette langue pour les locuteurs futurs.

« Nous recueillons aussi des textes et enregistrons des narrations orales afin d’assembler une base de données de textes en langue dénée », mentionne Mme Rice.

Puisqu’un grand nombre d’histoires relatant des événements, à la fois récents et très anciens, sont à mettre sur papier, l’équipe a travaillé en étroite collaboration avec les aînés afin de créer un système d’écriture normalisé.

« Nous tentons de familiariser les aînés à l’écrit afin de les encourager à écrire leurs propres histoires. »

Les partenaires lanceront bientôt un programme de compagnonnage grâce auquel des jeunes de la collectivité seront jumelés à des aînés, afin de pouvoir passer du temps ensemble à parler la langue dénée, et à partager des récits sur la collectivité, de même que des chants et des histoires de famille.

Bien que le travail porte principalement sur la région de Cold Lake, l’équipe appuie aussi l’enseignement de la langue dénée dans d’autres collectivités. Grâce au Canadian Indigenous Language and Literacy Development Institute, un projet satellite, les locuteurs et les éducateurs des Premières nations possèdent maintenant un modèle pour la revitalisation des langues autochtones.

Le projet Daghida a été financé par l’intermédiaire du programme des Alliances de recherche universités-communautés du CRSH.

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