De: Conseil de recherches en sciences humaines
Date de publication : | Date de modification : 2008-02-25 13:39:49
Lorsque Michael Lanphier a vu des réfugiés vietnamiens terrifiés s'agripper à de petits bateaux bringuebalants alors qu'ils fuyaient l'oppression, il y a 25 ans, ce professeur de l'Université York n'a pas hésité avant de passer à l'action.
La crise des réfugiés de la mer vietnamiens a permis à M. Lanphier et à certains de ses amis également préoccupés par la situation de réagir rapidement et d'aider les gens qui sont tellement désespérés, qu'ils préfèrent risquer leur vie en prenant la mer dans des bateaux ouverts et être la cible de pirates plutôt que de rester dans leur pays et vivre sous un régime communiste punitif.
« Nous trouvions que nous devions faire quelque chose, alors nous avons commencé à parrainer les réfugiés », a déclaré M. Lanphier. « Les images de ces gens étaient déchirantes et l'état des bateaux était tout simplement épouvantable. »
La crise des réfugiés de la mer a mis à l'épreuve pour la première fois la nouvelle Loi canadienne sur l'immigration (1976) qui permet aux Canadiens de parrainer les réfugiés et ouvre le pays à un plus grand nombre de gens qui cherchent à vivre mieux. Quoique la loi de 1976 ait ouvert le pays à ceux qui avaient été refusés auparavant par les lois restrictives de l'immigration, M. Lanphier insiste sur le fait que nous devons encourager plus de réfugiés et d'immigrants à choisir le Canada.
« Aujourd'hui, alors qu'un grand nombre de Canadiens s'apprêtent à prendre leur retraite, l'immigration devient cruciale à la croissance et à la viabilité économique à long terme du pays », ajoute-t-il. « Les résultats du recensement publiés en mars dernier montrent que la croissance de la population canadienne est plus basse que jamais avec un taux de 4 p. 100, ce qui veut dire que le Canada doit accroître les niveaux d'immigration s'il espère compenser la baisse de la natalité. »
Bien que Michael Lanphier ait toujours été intéressé par les sujets reliés à la migration et aux immigrants, l'expérience directe qu'il a acquise en faisant venir des familles de réfugiés au Canada n'a fait qu'aiguiser son intérêt. Depuis sa première expérience de parrainage, il a consacré sa carrière universitaire à étudier toute une gamme de sujets touchant à l'immigration et à l'établissement des réfugiés au Canada.
En 2002, le CRSH lui a octroyé une subvention de 560 000 $ afin qu'il puisse effectuer une étude de trois ans sur les facteurs influençant l'intégration des réfugiés politiques et des immigrants dans la société canadienne. Une douzaine de différents groupes ethniques de quatre continents seront étudiés au cours du projet dans le but d'aider les responsables de l'élaboration des politiques à comprendre les dynamiques changeantes de l'immigration à l'ère numérique. Il s'agit de la cinquième subvention de recherche accordée à M. Lanphier.
Auparavant, Michael Lanphier a reçu des subventions du CRSH pour lui permettre d'étudier l'intégration des enfants réfugiés dans le système scolaire canadien, la diaspora et diverses questions liées à l'établissement au Canada.
« Malheureusement, il existe toujours un endroit dans le monde où les gens sont victimes de destins horribles : il y a 25 ans c'était le Vietnam, aujourd'hui c'est la Sierra Leone et demain ce pourrait être n'importe quel autre pays en crise », affirme-t-il. « Quiconque affirme que nous devons réduire le nombre des personnes entrant au Canada a besoin de réévaluer sa position, en particulier s'ils tiennent compte des conséquences qu'entraînent les effets de la population vieillissante. »
Michael Lanphier est associé au Centre d'études sur les réfugiés de l'Université York depuis sa création, en 1982, comme Centre de documentation et il en est le directeur adjoint depuis 1999. M. Lanphier a également été directeur intérimaire, directeur du service de réétablissement et rédacteur en chef de la revue du Centre intitulée Refuge.