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Quand il faut dire adieu – Les directeurs de funérailles sont encore mal vus aujourd'hui

Date de publication : | Date de modification : 2008-02-25 13:37:30

Les lieux de sépulture préhistoriques témoignent bien que le désir d’assurer un au revoir convenable n’est pas nouveau. Cependant, au cours des 150 dernières années, une industrie entière a été créée dans le but d’organiser les rituels observés pour marquer le départ des êtres aimés.

D’après Ivan Emke, professeur en études sociales et culturelles à la Memorial University of Newfoundland, bien que la plupart des gens comprennent que les directeurs de pompes funèbres exécutent un travail essentiel, ils ne peuvent concevoir ce choix de carrière.

Malgré la popularité d’émissions télévisées comme Six Feet Under, « nous ne savons pas exactement ce que font les directeurs de funérailles » remarque M. Emke. « Sont-ils des techniciens chargés d’embaumer le corps des personnes décédées et de soigner leur présentation? Sont-ils des soignants pour les personnes qui sont encore en vie, au même titre que le clergé ou les travailleurs sociaux? Ou bien, sont-ils des entrepreneurs parce qu’ils vendent un produit et dirigent une entreprise? »

Monsieur Emke a passé les dernières années à étudier le rôle des directeurs de funérailles, ainsi que leur influence sur nos rituels entourant la mort.

Il s’intéresse particulièrement à la formation offerte aux étudiants dans le domaine des services funéraires – habituellement une année d’étude dans un collège communautaire puis un stage dans un salon funéraire – ainsi qu’à la manière dont cette formation les prépare à entreprendre une carrière qui est si mal vue et qui éveille tellement de soupçons.

« Les directeurs de funérailles essaient d’effacer une partie du caractère honteux lié à leur profession et d’en accroître le prestige en mettant l’accent sur la nature thérapeutique et professionnelle de leur travail. »

Les services professionnels qu’ils offrent sont vastes, allant des questions juridiques, comme la paperasserie nécessaire pour obtenir un certificat de décès, aux soins offerts à la famille et aux amis après un décès pour les aider à adoucir leur peine.

« Alors que la religion a de moins en moins d’importance, les directeurs de funérailles deviennent les protecteurs des rituels funéraires », explique Ivan Emke. « Le produit central qu’ils offrent est en fait un rituel. Ils créent donc leur propre demande jusqu’à un certain point, mais pas plus que les dentistes qui encouragent leurs patients à subir régulièrement un examen des dents, ou que les avocats qui nous rappellent nos droits légaux. »

Monsieur Emke suggère que les motifs des directeurs de funérailles sont habituellement très nobles. Au cours de ses entrevues, il a été surpris du nombre d’étudiants et de jeunes directeurs de funérailles qui ne décrivaient pas leur occupation comme un simple emploi, mais comme une vocation.

« Bien qu’ils savent que le travail est difficile et ne leur permet pas de gagner beaucoup, du moins au début, les directeurs de funérailles ont le désir d’aider les familles à passer à travers un moment très difficile. »

Ivan Emke étudie, dans son dernier projet de recherche financé par le CRSH, la manière dont les régions rurales survivent dans le contexte de la nouvelle économie.

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