De: Conseil de recherches en sciences humaines
Date de publication : | Date de modification : 2008-02-25 13:36:42
En 2001, une vague de fraudes se sont fait jour dans les entreprises, détruisant le moral d’un grand nombre d’investisseurs du monde entier et, par là même, leurs économies.
Pratiquement en l’espace d’une nuit, les investisseurs ont vu leurs économies de toute une vie disparaître. Les régimes de pension ont été mis en suspens et beaucoup se sont demandés si cela pourrait se reproduire.
Bien que Réal Labelle, professeur de comptabilité à HEC Montréal, ne puisse pas répondre avec affirmation, son équipe de recherche se penche sur la question de la responsabilisation des entreprises dans une économie axée sur la technologie.
« Les fraudes commises par des employés sont de plus en plus courantes, et les nouvelles technologies de l’information et des communications y jouent un rôle important », explique M. Labelle. « Il est nécessaire de mieux comprendre la façon dont les entreprises fonctionnent dans notre économie, de manière à mettre en place des contrôles pour réduire le risque de fraude. »
L’un des outils auxquels l’équipe de M. Labelle s’intéresse est la juricomptabilité. Il s’agit d’un nouveau domaine qui combine les principes de l’analyse et de l’enquête financière afin de déceler les manipulations des états financiers, les détournements de fonds, le blanchiment d’argent, la fraude fiscale et les autres crimes commis par les entreprises dans le but d’augmenter leurs profits et de cacher leurs dettes.
« La faillite de grandes compagnies comme Enron et WorldCom a brisé la confiance des investisseurs », explique M. Labelle. « La juricomptabilité joue un rôle clé pour restaurer la confiance et assurer un leadership solide dans les entreprises. »
En travaillant avec l'Institut canadien des comptables agréés, le Tribunal criminel international des Nations Unies et plusieurs importants cabinets d’experts-comptables du Canada, l’équipe de M. Labelle examinera en profondeur les pratiques de gouvernance et de comptabilité qui permettent aux entreprises de manipuler et de changer des renseignements, ainsi que de les cacher aux investisseurs. Ils étudieront ensuite les pratiques actuelles de juricomptabilité au Canada et à l’étranger, afin de trouver des techniques qui aideront à découvrir plus rapidement les fraudes commises par des employés.
« Nous ne pouvons pas résoudre ce problème en vase clos », remarque M. Labelle. « Si nous prenons par exemple le cas de Enron, il est impossible d’examiner les problèmes de leadership sans comprendre les jeux comptables ingénieux qui ont permis à ce type de distorsion financière de se produire. »
La recherche de Réal Labelle sur la gouvernance et la juricomptabilité est financée par l’Initiative de la nouvelle économie du CRSH.
