De: Conseil de recherches en sciences humaines
Date de publication : | Date de modification : 2008-02-25 13:23:05
Rien n’y fait! Malgré toutes ces heures de cours et de répétition, vous écorchez les oreilles de tout le monde dès que vous soufflez dans cette foutue clarinette. Dire que votre fils de 15 ans, après quelques heures seulement, en joue avec une facilité désarmante. Si le talent est héréditaire, c’est clair, il ne le tient pas de vous!
Inné ou acquis, le talent musical? Bon nombre des répondants qui ont participé à la vaste étude menée par Françoys Gagné, professeur associé au département de psychologie de l’Université du Québec à Montréal, croient qu’il tient à la fois de l’hérédité et de l’environnement. Avec son équipe, le chercheur s’est entre autres intéressé aux jeunes musiciens talentueux, principalement des pianistes et des violonistes.
De façon générale, le professeur Gagné aime bien parler des quatre « P » du talent pour expliquer la précocité des musiciens : le potentiel (l’hérédité), la passion (l’intérêt du jeune envers une discipline) et la persévérance, c’est-à-dire la capacité à maintenir un effort pour parfaire son talent, laquelle, semble-t-il, pourrait avoir des racines héréditaires. Quant au quatrième « P »… « Les parents, répond d’emblée M. Gagné. Je parle alors d’une double chance : celle d’avoir des parents qui transmettent un bagage génétique favorable au développement d’un talent particulier et celle d’avoir des parents qui offrent un milieu familial stimulant pour l’enfant. »
« En bas âge, insiste Françoys Gagné, le rôle du milieu familial est déterminant. Le soutien financier a son importance dans l’éclosion du talent, mais la famille doit avant tout favoriser l’expérimentation et la découverte afin d’offrir à l’enfant des occasions de découvrir ses talents. »
La recherche de Françoys Gagné sur les talents artistiques a été financée par le Programme des subventions ordinaires du CRSH.