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Société sous surveillance – Big Brother gagne du terrain!

Date de publication : | Date de modification : 2008-02-25 13:19:04

Passeports scannés dans les aéroports, achats en ligne ou avec carte de débit, appels sur téléphone cellulaire… Bon nombre d’activités quotidiennes laissent des traces. Nos traces!

David Lyon, sociologue à la Queen’s University, s’inquiète du fait que notre société, en raison de sa dépendance de plus en plus grande aux transactions électroniques, produit une énorme quantité de renseignements personnels susceptibles d’être utilisés à des fins de toutes sortes, dont le « triage social ».

La recherche de M. Lyon révèle en effet que beaucoup de sociétés et d’organisations, y compris les institutions gouvernementales, utilisent les renseignements recueillis pour classer les gens par catégories dans le but de leur réserver un traitement particulier.

Il arrive que des personnes ciblées retirent de petits avantages tels que des cadeaux ou rabais pour fidélité. Il arrive aussi que des personnes appartenant à certains groupes ethniques soient étiquetées comme une menace et, de ce fait, soumises à une surveillance abusive.

« Les événements du 11 septembre 2001 ont entraîné un accroissement des mesures de sécurité, dont le recoupement de renseignements personnels provenant de sources commerciales et policières, explique le chercheur. Dorénavant, les compagnies aériennes actives au Canada doivent transmettre aux autorités américaines de sécurité et d’immigration des renseignements sur les passagers qui transitent par les États-Unis. »

Les premiers résultats des travaux menés par M. Lyon et son équipe internationale de chercheurs indiquent que peu de Canadiens sont au courant de cette pratique. D’ailleurs, une des principales tâches de l’équipe consiste à effectuer un sondage dans 11 pays afin d’évaluer ce que les citoyens savent sur les pratiques qui ont cours chez eux et s’ils acceptent ou non l’utilisation qui est faite de leurs renseignements personnels.

« Bien que les gens aient des opinions différentes quant aux limites de la vie privée, il n’en demeure pas moins que la façon dont l’information est collectée et traitée a une incidence considérable sur des valeurs telles que la confiance, la liberté et l’équité, précise David Lyon. D’où l’importance d’examiner les activités de surveillance en fonction des répercussions qu’elles peuvent avoir sur la vie des gens », conclut-il.

La recherche de David Lyon sur la surveillance de l’information est financée par l’Initiative de la nouvelle économie du CRSH.

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