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Les gars avec les gars, les filles avec les filles – Les classes non-mixtes sont-elles réellement meilleures pour la motivation des élèves?

Date de publication : | Date de modification : 2008-02-25 13:08:10

Comme tout parent, vous prenez à cœur l’avenir professionnel de votre enfant. Et, comme bon nombre de parents, vous croyez que ses chances de réussite seraient plus grandes s’il fréquentait une école non mixte. Idée surfaite?

Selon Roch Chouinard, professeur à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal, la mixité des classes n’aurait que peu d’impact sur la qualité de l’enseignement, le rendement scolaire et la motivation des élèves.

Dans le cadre de sa recherche menée dans des écoles publiques – mixtes et non mixtes – de la région de Montréal, M. Chouinard a étudié la motivation des filles et des garçons au secondaire dans deux matières de base : les mathématiques (matière traditionnellement masculine) et le français (matière traditionnellement féminine). « Mes résultats de recherche ont confirmé que la mixité et la non-mixité n’influencent pas de façon importante la motivation des élèves », précise-t-il.

Si la mixité et la non-mixité ne sont pas en cause, quels sont les facteurs susceptibles d’avoir un effet sur la motivation des élèves et, par ricochet, sur leur réussite scolaire? Selon le chercheur, le succès des élèves dépend d’une série de facteurs.

« Les jeunes qui sont soutenus et stimulés par leurs enseignants ont de meilleures chances de réussite, dit-il. De plus, les professeurs qui montrent à leurs élèves qu’ils ont confiance en leur capacité de réussite, qui mettent l’accent sur le développement des habiletés et l’intérêt accordé aux
leçons – en expliquant en quoi les matières enseignées sont importantes – et qui varient les méthodes d’enseignement et d’évaluation instaurent un climat favorable à la motivation. » De même, les enseignants qui permettent à leurs élèves de gérer leur temps tout en guidant leurs choix et qui les aident à se fixer des objectifs personnels contribuent à installer une bonne ambiance de classe.

Les parents qui s’investissent dans les études de leurs enfants agissent eux aussi de façon positive sur leur motivation. En valorisant la lecture à la maison, en lisant eux-mêmes, par exemple, ils montrent qu’ils accordent de l’importance au français, encourageant ainsi leurs enfants à vouloir développer leurs compétences dans cette matière.

Il en va toutefois autrement lorsque l’environnement scolaire n’est pas favorable au développement du sentiment d’appartenance de l’enfant ou lorsque les règles de disciplines ne sont pas bien établies. De même, lorsque les camarades de classe dénigrent la réussite scolaire ou que l’esprit de compétition est survalorisé par les enseignants, l’engagement des élèves peut en souffrir.

« Bien comprendre le rôle de la motivation dans la réussite scolaire est essentiel. Si on connaît les mécanismes qui régissent l’engagement et la persévérance des élèves, il sera plus facile d’élaborer des programmes et des méthodes d’enseignement qui correspondent à leurs besoins, explique M. Chouinard. Et de lutter contre le décrochage scolaire », conclut-il.

La recherche de Roch Chouinard sur la motivation et le rendement scolaire a été financée par le Programme des subventions ordinaires de recherche du CRSH.

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