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Prêts ou pas prêts? – Ceux qui craignent le pire sont les mieux préparés

Date de publication : | Date de modification : 2008-02-25 13:05:36

Des citoyens pillent des hôpitaux et tirent sur des hélicoptères de sauvetage à la suite de l’ouragan Katrina. Pourtant, Rajiv Jhangiani, de l’University of British Columbia, prétend que les catastrophes révèlent la meilleure part de nous-mêmes. « Après une catastrophe, les médias mettent habituellement l’accent sur les façons négatives de s’adapter, indique l’étudiant au doctorat en psychologie. Mais d’habitude, les gens agissent assez positivement les uns envers les autres dans une situation d’urgence, surtout quand ils sont préparés physiquement et psychologiquement. »

M. Jhangiani, qui travaille avec des représentants du programme de préparation aux tremblements de terre de la Ville de Vancouver, étudie les raisons pour lesquelles certaines personnes sont plus portées à se préparer aux catastrophes et les manières dont les villes peuvent utiliser cette connaissance pour mieux faire face au pire. « Il est important d’avoir un plan d’urgence et de garder des provisions à portée de la main – par exemple de l’eau potable et de la nourriture en conserve », ajoute le chercheur.

« Par contre, nous avons remarqué que les attentes d’une personne ont une grande influence sur ses réactions – positives ou négatives – devant une catastrophe. » Par exemple, si on croit qu’aucune catastrophe ne se produira dans sa ville ou qu’on s’attend à ce que le gouvernement sauve tout le monde en 24 heures – et que ce n’est pas le cas –, on se sent démuni. La frustration qui en découle peut entraîner un comportement négatif, et même antisocial, explique M. Jhangiani. Ceux qui acceptent la possibilité d’une catastrophe, par contre, sont mieux préparés – psychologiquement, du moins –  à y faire face.

« Mais les gens ne sont pas très rationnels, avertit le chercheur. Et plusieurs études ont montré que les gens qui vivent dans des régions sujettes aux catastrophes sont ceux qui ont le moins tendance à croire qu’ils en seront victimes. » Les représentants du gouvernement et des villes doivent donc faire beaucoup d’efforts non seulement pour modifier la perception des gens, mais aussi pour les aider à se sentir capables de se débrouiller par eux-mêmes.

« Se sentir en contrôle incite les gens à se préparer aux catastrophes, explique-t-il. Pour être efficaces, les messages lancés au public doivent être simples et directs. Il est donc inutile d’inonder la population de trop de renseignements. » Ces messages doivent aussi cibler des auditoires précis, alors une approche généralisée n’est tout simplement pas logique, selon le chercheur. « On ne peut pas demander à un sans-abri de garder une trousse d’urgence. »

De façon générale, l’ouragan Katrina et le tsunami de l’année dernière ont beaucoup sensibilisé les Canadiens à la préparation aux catastrophes. Les gouvernements de tout le pays devraient utiliser ce nouvel état d’esprit pour atteindre des auditoires plus difficiles d’accès et aider les citoyens à se préparer au pire.

La recherche de Rajiv Jhangiani sur la préparation aux catastrophes a été financée dans le cadre du volet des bourses de maîtrise du Programme de bourses d’études supérieures du Canada.

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