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La messagerie instantanée : pas aussi terrible qu'on le pense! – 

Date de publication : | Date de modification : 2008-02-25 12:59:51

Selon une récente étude sur la langue anglaise, la messagerie instantanée, souvent bourrée de sigles (par exemple, TTYL pour Talk To You Later), n’est pas le gâchis de syntaxe que certains imaginent, mais plutôt une « renaissance linguistique en expansion ».

« Nous ne sommes pas en train d'assister à une détérioration désastreuse de la grammaire anglaise », indique Sali Tagliamonte, chercheure principale de cette étude et professeure agrégée du Département de linguistique de l’University of Toronto. « Ce type de langage ne représente qu’une infime partie de l’ensemble des mots que les jeunes anglophones utilisent. »

La chercheure a entrepris cette étude après avoir constaté à quel point ses quatre enfants utilisaient la messagerie instantanée pour communiquer en ligne avec leurs amis. Elle a fait de plusieurs adolescents du programme d’encadrement de l’University of Toronto ses assistants de recherche, ce qui lui a permis d’obtenir les conversations enregistrées de 71 jeunes âgés de 15 à 20 ans.

Elle a ainsi constaté que les raccourcis linguistiques tels que TTYL ne représentent que 2,4 p. 100 de l’ensemble des mots employés. « Ils ne sont donc pas aussi répandus qu’on pourrait le croire », ajoute Derek Denis, un étudiant qui a reçu une bourse de recherche afin de participer au projet de Mme Tagliamonte. Ensemble, ils ont interrogé individuellement 30 participants ainsi qu’enregistré et transcrit leurs conversations afin de pouvoir comparer la structure du discours avec celle de l'écrit.

« Nous avons découvert que les jeunes anglophones utilisent non seulement un langage familier, mais aussi un langage formel, non utilisé à l’oral », indique M. Denis, âgé de 21 ans. « Il y a donc vraiment un mélange des deux types d'expression. Cela ne m’a pas surpris, car j’utilise moi-même la messagerie instantanée et je sais que ce n’est pas aussi terrible qu’on le pense. »

Selon Mme Tagliamonte, les participants auraient employé à l'oral différents niveaux de langage, à la fois informel et formel. « Cela montre que cette génération de jeunes anglophones jongle aisément avec des façons de communiquer qui n’existaient pas auparavant… et qu'elle le fait très efficacement », conclut-elle.

La recherche de Sali Tagliamonte sur les changements linguistiques du Canada est financée par le Programme des subventions ordinaires de recherche du CRSH.

Publié avec la permission de la Presse canadienne.

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