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Noël : la grande illusion – Cadeaux, décorations et boustifaille à profusion. Une question de tradition

Date de publication : | Date de modification : 2008-02-25 12:59:28

Chaque année, c’est la même chose. Et chaque année, vous vous dites : « Plus jamais! » Les files d’attente, la cohue au rayon des jouets, les partys qui n’en finissent pas, les kilos en trop, les imminentes catastrophes avec les cartes de crédit… Est-ce seulement ça, Noël? Sûrement pas! Pourtant…

 

Selon Nathalie Cooke, chercheure à la McGill University et spécialiste en études canadiennes, le temps des fêtes, loin d’être une période de calme et de paix, oblige quasiment à l’excès – à tout le moins d’un point de vue laïc.

 

Mme Cooke examine depuis plusieurs années l’aspect culturel des habitudes et des pratiques alimentaires des Canadiens. Elle explique que le repas de Noël traditionnel, où la famille se rassemble autour d’une table qui croule sous le poids des victuailles, se trouve justement au cœur de cette saison gargantuesque.

 

La chercheure souligne toutefois un paradoxe : Noël, tout comme d’autres fêtes célébrées à la même période de l’année – par exemple l’Aïd el-Fitr, Hanoucca ou Dîvâli –, correspond à peu près au solstice d’hiver, « alors que toutes ces fêtes célèbrent la lumière et l’abondance, explique-t-elle. En fait, ce que nous tentons de faire, c’est de créer une illusion d’opulence au beau milieu de la période la plus sombre et la plus aride de l’année. L’étalage de guirlandes électriques, l’avalanche de cadeaux et la profusion de denrées et de boissons ne font que créer une illusion de lumière, de profusion, de détente et de confort à une période de l’année où nous en avons grand besoin. »

 

Si Mme Cooke est plus indulgente que d’autres en ce qui concerne les excès liés à Noël, ses travaux sont aussi un baume pour ceux qui se sentent engloutis par le temps des fêtes.

 

« Se plaindre de cette période est presque autant une tradition que de la célébrer, précise-t-elle. Déjà en 1853, la pionnière Catharine Parr Traill écrivait que ses voisins la taquinaient à propos des coutumes britanniques excessives qu’elle perpétuait. » La raison? Avoir décoré sa maison avec des branches de houx. Mon beau sapin, roi des forêts...

 

La recherche de Nathalie Cooke sur la culture canadienne est financée par le Programme des subventions ordinaires de recherche du CRSH.

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