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La présentation du CRSH au Comité permanent de la science et de la recherche
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Mardi 28 mai 2024

Sur cette page


But

Le 28 mai 2024, le président du CRSH prendra la parole devant le Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, pour faire un discours d’ouverture et répondre aux questions relatives à l’étude du Comité sur la science et la recherche dans l’Arctique canadien en lien avec le changement climatique, qui porte sur :

Prendront aussi la parole à la même réunion :

Mise en contexte

Le mandat confié au Comité consiste notamment à examiner toutes les questions relatives aux sciences et à la recherche, notamment les rapports du conseiller scientifique en chef, ainsi que toute autre question dont le comité permanent est saisi par la Chambre, et à en faire rapport.

Le 7 mai 2024, le comité a élu une nouvelle présidente, la députée Valerie Bradford, en remplacement du président sortant, le député Lloyd Longfield (voir la composition du Comité à l’annexe A).

Les deux premières réunions de l’étude La science et la recherche dans l’Arctique canadien en lien avec le changement climatique ont eu lieu les 9 et 21 mai 2024 (voir la liste des questions des témoins et des membres à l’annexe B).

À ce jour, le Comité permanent de la science et de la recherche s’est entendu pour entreprendre des études sur les sujets suivants :

Sujet État

Petits réacteurs nucléaires modulaires

Terminé

Réussites, défis et opportunités pour la science au Canada

Terminé

Attirer et retenir les meilleurs talents dans les établissements postsecondaires canadiens

Terminé

Recherche et publication scientifique en français

Terminé

Programmes internationaux ambitieux

Terminé

Rôle et valeur des scientifiques citoyens

Terminé

Commercialisation de la propriété intellectuelle

Terminé

Programmes des bourses d’études supérieures et des bourses postdoctorales du gouvernement du Canada

Terminé

Intégration du savoir traditionnel et des connaissances scientifiques autochtones à l’élaboration des politiques gouvernementales

En attente du rapport

Répercussions à long terme de l’écart salarial entre les sexes et diversité dans le corps professoral des universités canadiennes

Terminé

Utilisation des subventions, fonds et contributions du gouvernement fédéral en matière de recherche et de développement par les universités et les établissements de recherche canadiens dans le cadre de partenariats avec des entités liées à la République populaire de Chine

Terminé

Répartition du financement du gouvernement fédéral entre les établissements postsecondaires du Canada

En attente du rapport

La science et la recherche dans l’Arctique canadien en lien avec le changement climatique

En cours

Mégascience (visite de projets de grandes installations de recherche)

Non commencée

Discours d’ouverture

Discours d’ouverture de Ted Hewitt, président, Conseil de recherches en sciences humaines

Comparution devant le Comité permanent de la science et de la recherche La science et la recherche dans l’Arctique canadien en lien avec le changement climatique

Ottawa, Ontario
Le 28 mai 2024
11 h à 12 h

[ Seul le texte prononcé fait foi ]

Je vous remercie, Madame la présidente, de m’offrir l’occasion de m’adresser au comité en tant que président du Conseil de recherches en sciences humaines (le CRSH) et président du comité directeur du Secrétariat des programmes interorganismes à l’intention des établissements, deux entités qui collaborent étroitement avec les autres organismes fédéraux de financement de la recherche dans le cadre de diverses initiatives de recherche liées à l’Arctique.

Cette réalité renforce l’importance de la recherche et du travail interdisciplinaire pour relever les défis complexes auxquels l’Arctique est exposé. Elle souligne également la nécessité pour les Autochtones de diriger des travaux de recherche qui répondent aux priorités définies à l’échelle locale.

Les initiatives actuelles du CRSH en matière de recherche sur l’Arctique s’appuient sur le succès de ses investissements antérieurs, comme ArcticNet et Sentinelle Nord. Ces projets ont réuni des scientifiques de diverses disciplines et des partenaires des communautés nordiques, des organismes gouvernementaux et du secteur privé ainsi que des partenaires internationaux afin d’étudier l’impact des changements climatiques dans le Nord canadien.

Par le biais du fonds interorganismes Nouvelles frontières en recherche, nous nous inscrivons également dans l'initiative de recherche internationale du collectif de conseils de recherche scandinave NordForsk sur le développement durable de l’Arctique, afin de continuer à promouvoir des travaux de recherche interdisciplinaire et collaborative à grande échelle dans cette région. Ce partenariat international comprend le Canada, les États-Unis et plusieurs pays nordiques européens.

En outre, par l’entremise du fonds Nouvelles frontières en recherche, le CRSH administrera 20 millions de dollars sur quatre ans pour créer de nouvelles connaissances propices au développement durable de l’Arctique. Cette initiative permettra de mieux comprendre la meilleure façon de faire face aux changements climatiques complexes qui ont un impact sur le Nord canadien.

Pour prendre part à cette initiative, le CRSH exige que les communautés autochtones soient impliquées dans la conception, le développement et la direction de tout projet admissible.

Le CRSH appuie également la recherche liée à l’Arctique au moyen de son financement de base accordé pour traiter de sujets tels que l’adaptation aux changements climatiques et l’atténuation de leurs effets, l’énergie et les ressources, le développement durable, la géopolitique, la sécurité alimentaire et bien d’autres. De 2018 au milieu de l’année 2023, le CRSH a accordé plus de 67 millions de dollars pour financer la recherche nordique, y compris sur des sujets liés à l’Arctique.

Ces subventions ont été attribuées à des établissements de recherche postsecondaires du Canada, notamment la Yukon University, le Nunavut Arctic College et l’Aurora College dans les Territoires du Nord-Ouest.

Comme je l’ai mentionné, le CRSH comprend que le droit des Autochtones à l’autodétermination, en ce qui a trait à la recherche dans l’Arctique, implique la direction et la gestion des travaux de recherche menés dans leurs communautés. Cet engagement est soutenu par l’initiative Renforcement de la capacité de recherche autochtone, une priorité du Comité de coordination de la recherche au Canada que dirige le CRSH, qui reconnaît les systèmes de connaissances, les approches d’apprentissage et les moyens de partage des connaissances des peuples autochtones.

Dans le cadre de sa réponse à l’appel à l’action 65 du rapport de la Commission de vérité et réconciliation, le CRSH a créé une nouvelle catégorie de financement pour les organismes autochtones à but non lucratif.

Actuellement, 18 établissements autochtones admissibles entrent dans cette catégorie. Il s’agit notamment du Dechinta Centre for Research and Learning et de l’Inuvialuit Regional Corporation, dans les Territoires du Nord-Ouest, et du Qaujigiarttit (prononciation : Qua-gi-art-tit) Health Research Centre, au Nunavut.

Madame la présidente, le CRSH est déterminé à ce que les chercheuses, les chercheurs et les communautés du Nord, de même que les établissements qui les servent, jouent un rôle central dans la recherche sur l’Arctique, car ce sont elles et eux qui subissent les effets directs des changements climatiques dans le Nord.

Je me ferai un plaisir de vous en dire plus sur les activités de recherche liées à l’Arctique du CRSH durant la période de questions.

Merci.

[Une période de questions suit l’allocution.]

Énoncés de réponses

N.B. : Les questions ci-dessous sont inspirées des trois thèmes principaux relevés dans la portée de l’étude, tout comme des questions posées par les membres du Comité au cours des deux premières réunions de l’étude.

Recherche sur l’impact des changements climatiques dans l’Arctique

Q1. Comment le CRSH appuie-t-il la recherche sur les changements climatiques dans l’Arctique?
Q2. Comment les sciences humaines contribuent-elles à ce secteur de la recherche?
Q3. Comment les organismes subventionnaires contribuent-ils à la recherche de grande envergure et à long terme dans l’Arctique? Comment sélectionne-t-on les projets? Par exemple, les organismes subventionnaires vont-ils soutenir l’initiative ArcticNet après 2025?

Soutien des populations du Nord et de l’Arctique (fonds de recherche, infrastructure, outils)

Q4. Que fait le CRSH pour soutenir les établissements d’enseignement postsecondaire qui servent les populations du Nord et de l’Arctique?

Collaborations de recherche avec les communautés locales et autochtones

Q5. Comment le CRSH appuie-t-il les collaborations avec les communautés de l’Arctique?
Q6. En décembre 2023, le Conseil des académies canadiennes (CAC) a publié un rapport intitulé Leadership et équité dans la recherche nordique. Quelle est la position du CRSH sur les recommandations du rapport?

Annexes

  • Annexe A : Composition du Comité permanent de la science et de la recherche
  • Annexe B : Résumé des réunions du Comité permanent de la science et de la recherche sur cette étude à ce jour
  • Annexe C : Exemples de recherche pertinente
  • Annexe D : Analyse du rapport du CAC Leadership et équité dans la recherche nordique

Annexe A : Composition du Comité permanent de la science et de la recherche

Présidence

Valerie Bradford (Kitchener-Sud–Hespler, Ontario) – Parti libéral du Canada
  • Parcours : Élue pour la première fois en septembre 2021. Avant son entrée en politique, elle a travaillé comme professionnelle du développement économique à la Ville de Kitchener. Elle a participé à un panel de la Conférence sur les politiques scientifiques canadiennes en 2022.
  • Intérêts : Possibilités et lacunes dans le financement de la recherche, robotique, aviation durable, développement économique.

Vice-présidence

Corey Tochor (Saskatoon–University, Saskatchewan) – Parti conservateur du Canada
  • Parcours : Élu membre du parlement en 2019. Il a surtout travaillé sur la responsabilisation gouvernementale, la promotion de l’indépendance énergétique canadienne et l’opposition à la censure en ligne. M. Tochor a été élu à l’Assemblée législative de la Saskatchewan en 2011 et 2016. Avant d’entrer en politique, il était entrepreneur, propriétaire et gestionnaire de l’entreprise Health Conveyance.
  • Intérêts : Énergie nucléaire canadienne, universités.
Maxime Blanchette-Joncas (Rimouski-Neigette–Témiscouata–Les Basques, Québec) – Bloc Québécois
  • Parcours : Il détient un baccalauréat en administration des affaires de l’Université du Québec à Rimouski. Il a brièvement travaillé à la Banque de développement du Canada, puis a obtenu le poste de directeur général adjoint de la municipalité de L’Isle-Verte. Son travail à la Chambre des communes porte principalement sur les comptes publics et le tourisme.
  • Intérêts : Investissements en recherche et développement (R et D) et en biofabrication, soutien de la recherche et des publications en français.

Autres membres

Parti libéral du Canada
Lloyd Longfield (Guelph, Ontario)
  • Parcours : Ancien technologue en génie mécanique, Lloyd Longfield est au service de Guelph depuis 30 ans, dont 7 en tant que président de la Guelph Chamber of Commerce avant son élection au Parlement en 2015. Depuis, il a été membre du Comité permanent de l’industrie, des sciences et de la technologie et du Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, vice-président du Comité permanent des comptes publics et membre du Comité permanent de l’environnement et du développement durable.
  • Intérêts : Environnement, logement, santé mentale, réconciliation avec les peuples autochtones, apprentissage chez les jeunes enfants, services de garde, entrepreneuriat et développement économique.
Helena Jaczek (Markham–Stoufville, Ontario)
  • Parcours : Élue pour la première fois en 2019. Elle est ministre responsable de l’Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l’Ontario et vice-présidente du Conseil du Trésor du Canada. Avant de travailler au fédéral, elle a été députée provinciale dans la circonscription Oak Ridges–Markham, de 2007 à 2018. Durant cette période, elle a occupé les postes de ministre de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario, de présidente du Conseil des ministres, de ministre des Services sociaux et communautaires de l’Ontario, vice-présidente du Comité des politiques de la santé, de l’éducation et des services sociaux et, de 2011 à 2014, présidente du caucus libéral. Elle a aussi siégé au Comité permanent des affaires gouvernementales, au Comité permanent de la politique sociale, au Comité spécial de la santé mentale et des dépendances et au Comité permanent des finances et des affaires économiques.
  • Intérêts : Santé, santé publique, personnes qui vivent avec un handicap.
Lena Metlege Diab (Halifax-Ouest, Nouvelle-Écosse)
  • Parcours : Première femme procureure générale de la Nouvelle-Écosse et ministre de la Justice, elle a occupé les postes de ministre de l’Immigration, ministre du Travail et de l’Éducation postsecondaire et ministre des Affaires acadiennes et de la Francophonie. Elle détient un baccalauréat ès arts de la Saint Mary’s University en sciences économiques et politiques. Elle détient aussi une maîtrise en administration publique et un baccalauréat en droit.
  • Intérêts : Promotion des avancées en sciences et en recherche, EDI. Sa famille alimente son grand intérêt pour les sciences (deux enfants travaillent ou étudient en science et génie nucléaire).
Arielle Kayabaga (London-Ouest, Ontario)
  • Parcours : Élue en 2021, Mme Kayabaga est aussi membre du Comité de la citoyenneté et de l’immigration et a fait partie du Comité des langues officielles. Auparavant, elle a été élue députée à London ainsi qu’au conseil municipal de London. Elle est coprésidente du caucus de coopération mondiale et présidente du caucus libéral noir.
  • Intérêts : Logement et itinérance, immigration et citoyenneté, populations marginalisées.
Shaun Chen (Scarborough-Nord, Ontario)
  • Parcours : Élu en 2015, M. Chen a siégé à plusieurs comités permanents : Patrimoine canadien, Citoyenneté et immigration, Bibliothèque du Parlement, Comptes publics et Anciens combattants. Diplômé du Sir John A. Macdonald Collegiate Institute, il détient aussi un baccalauréat ès sciences de l’University of Toronto en informatique et en étude de l’équité ainsi qu’une maîtrise en sociologie de l’éducation.
  • Intérêts : Enfance et jeunesse, corps étudiant et éducation.
Parti conservateur du Canada
Gerald Soroka (Yellowhead, Alberta)
  • Parcours : Élu pour la première fois en 2019. Avant d’entrer en politique, il était maire du comté de Yellowhead. Il a siégé au Comité spécial sur la pandémie de la COVID-19.
  • Intérêts : Sécurité publique, liberté d’expression.
Ben Lobb (Huron-Bruce, Ontario)
  • Parcours : M. Lobb détient un baccalauréat en sciences de l’administration de la Lee University à Cleveland, au Tennessee. Il est actuellement porte-parole de l’opposition en matière de gouvernement numérique et conseiller spécial du chef de l’opposition sur les technologies de chaînes de blocs et les cryptoactifs. Auparavant, il a travaillé à la Division des finances de Desire2Learn (D2L), une plateforme d’éducation en ligne.
  • Intérêts : Technologie des chaînes de blocs.
Michelle Rempel Garner (Calgary Nose Hill, Alberta)
  • Parcours : Élue au Parlement pour la première fois en 2011, Mme Rempel Garner a occupé les postes de secrétaire parlementaire du ministre de l’Environnement et de ministre d’État (Diversification de l’économie de l’Ouest) sous le gouvernement conservateur. Elle a siégé à de nombreux comités au fil du temps : Ressources naturelles; Citoyenneté et immigration; Santé; Industrie, sciences et technologie; et Environnement et développement durable.
  • Intérêts : Innovation en éducation et partenariats d’affaires, commercialisation de la technologie, gestion de la propriété intellectuelle.
Nouveau parti démocratique
Richard Cannings (Okanagan-Sud—Kootenay-Ouest)
  • Parcours : Biologiste spécialiste des oiseaux, il a enseigné à l’University of British Columbia pendant 17 ans. Il est aujourd’hui porte-parole du NPD en matière de préparation aux situations d’urgence (adaptation au climat), ainsi que porte-parole par intérim en matière de ressources naturelles et d’innovation, science et industrie. Il a précédemment occupé le poste de porte-parole du NPD en matière d’éducation postsecondaire et de porte-parole par intérim en matière de ressources naturelles. D’ailleurs, son père est Stephen Cannings, environnementaliste de renom.
  • Intérêts : Défense des droits des étudiantes et étudiants, changements climatiques, énergie, pétrole et gaz, remplacement des combustibles fossiles, bois d’œuvre et foresterie, ressources naturelles.

Annexe B : Résumé des réunions du comité permanent de la science et de la recherche sur cette étude à ce jour

Réunion du 9 mai 2024
Remarques préliminaires des témoins

Michel Allard, professeur émérite, Centre d’études nordiques, Université Laval

  • Il souligne le besoin urgent de recherche exhaustive et de planification pour résoudre les problèmes complexes que pose la fonte du pergélisol, qui s’ajoute à une crise du logement déjà grave.

Tom Henheffer, chef de la direction, Arctic Research Foundation

  • Il faut une stratégie canadienne globale interministérielle pour l’Arctique. Les changements climatiques ne sont pas le seul problème qui plombe sur le Nord. La Chine accroît ses avoirs dans les territoires nordiques; les États-Unis rejettent la souveraineté du Canada dans le Passage du Nord-Ouest; et les sous-marins russes testent les frontières en eaux canadiennes.

Angus Cockney, spécialiste du Nord et de la mobilisation communautaire, Arctic Research Foundation

  • En tant que membre de la communauté inuite, il exprime que la communauté est profondément inquiète de plusieurs éléments, comme l’érosion côtière. Il demande une stratégie nationale pour l’Arctique.

Christine Barnard, directrice générale, ArcticNet

  • Il est urgent de s’attaquer aux conséquences des changements climatiques et de la diminution de la biodiversité dans le Nord. Le savoir traditionnel a un rôle crucial dans la reconnaissance et le respect du sens de la biodiversité pour les communautés nordiques. Elle souligne les défis de la recherche sur l’Arctique : nécessité de prolonger les échéanciers, de faire des investissements substantiels et de nouer des relations. Elle reconnaît l’importance croissante de l’investissement pour la recherche dans le Nord menée par les Autochtones, mais prévient que de tels efforts exigent du temps et de grands investissements. Les capacités varient d’une région à l’autre dans l’Arctique, chacune ayant des priorités et des aspirations distinctes.

Jackie Dawson, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les dimensions humaines et politiques des changements climatiques à l’Université d’Ottawa et directrice scientifique, ArcticNet

  • L’invasion russe de l’Ukraine signifie qu’une grande partie de l’Arctique est maintenant inaccessible à la recherche, ce qui a entraîné l’arrivée de plusieurs chercheuses et chercheurs d’Europe dans l’Arctique canadien. Les changements climatiques au Canada auront des répercussions énormes sur la planète en raison de leur effet domino biophysique sur la société. Elle demande une stratégie scientifique pour l’Arctique et un soutien financier constant à long terme. Elle affirme que le manque de leadership dans ce domaine a déjà causé des problèmes géopolitiques et diplomatiques.

Normand Voyer, Centre d’études nordiques, Université Laval

  • Le Nord canadien n’a ni les ressources, ni les outils, ni le financement nécessaires à la recherche. Les communautés manquent de ressources humaines et financières ainsi que d’outils pour régler des problèmes immédiats, et il faut urgemment accroître les capacités. Il s’inquiète que la recherche pertinente ne soit pas sélectionnée efficacement.
Questions des membres du Comité
  • La recherche sur le Nord est-elle financée adéquatement? Quels changements apporteriez-vous pour répondre aux besoins locaux? Quelles devraient être les priorités du gouvernement fédéral pour le Nord? Est-ce qu’on essaie d’en faire plus qu’il est possible avec nos ressources actuelles dans l’Arctique?
  • Comment se tissent les relations avec les communautés, étant donné leurs si grandes différences d’un bout à l’autre du pays? Comment devenir plus efficaces?
  • Qu’est-ce qui distingue la recherche dans l’Arctique? Comment soutenir la recherche dans l’Arctique compte tenu de la petite taille du réseau d’établissements postsecondaires?
  • Étant donné le grand nombre d’organismes qui font de la recherche dans l’Arctique, comment évitez-vous les dédoublements? Comment diffusez-vous l’information auprès de tous les acteurs concernés?
  • À quel point les organismes de recherche incorporent-ils les connaissances autochtones?
  • Quelles sont les répercussions du pergélisol? Comment peut-on se préparer et s’adapter? Comment peut-on travailler avec nos plus proches alliés?
  • Il existe aussi des problèmes d’accessibilité. Pouvez-vous nous en donner des exemples? Quels sont les problèmes d’accessibilité en recherche?
Réunion du 21 mai 2024
Témoins

Richard Boudreault, professeur adjoint, University of Waterloo, Polytechnique Montréal et Canadian Space Mining Corporation

  • L’Arctique se réchauffe trois fois plus vite que le reste du Canada qui, lui, se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète. On compte sept facteurs de risque : 1) fonte de la glace polaire; 2) méthane du pergélisol; 3) réchauffement de la forêt boréale; 4) changements du Gulf Stream; 5) libération du Passage du Nord-Ouest; 6) vortex polaire qui modifie la température en Amérique du Nord; et 7) hausse de la température des océans. Le Canada a besoin de 15 fois plus de chercheuses et chercheurs pour s’attaquer aux problèmes dans le Nord.

Andrew Derocher, professeur de sciences biologiques, University of Alberta

  • Il reconnaît le rôle central du Programme du plateau continental polaire de Ressources naturelles Canada. Il manque de financement et d’infrastructures pour une recherche soutenue dans l’Arctique. Les avenues sont limitées pour lier les chercheuses et chercheurs, les communautés et les possibilités de recherche. Pour maximiser les résultats de recherche, il est essentiel d’effectuer des travaux conjoints unissant différents ordres de gouvernement, des personnes intéressées et des universités.

William Quinton, professeur, Wilfrid Laurier University

  • La disparition du pergélisol a un immense impact sur les ressources d’eau, l’écologie, les écosystèmes et plus encore. Par exemple, les populations des Territoires du Nord-Ouest vivent des hivers plus chauds et plus courts, un changement du régime des précipitations qui influence le niveau des rivières et des ruisseaux, la sécheresse, les inondations et les feux incontrôlés.
Questions des membres du Comité
  • Est-ce que vous appuieriez une recommandation selon laquelle le gouvernement mettrait davantage l’accent sur les stratégies d’adaptation concrètes en plus d’une stratégie pour le Nord et l’Arctique?
  • Comment les universités s’assurent-elles que la recherche dans l’Arctique est menée dans le respect des droits et des priorités des communautés locales?
  • Est-ce que d’autres pays de la région polaire dépensent davantage en recherche? Quelles sont les conséquences de ne pas soutenir la recherche sur le Nord?
  • Concernant le Programme du plateau continental polaire : quelle est son importance et où en est son financement aujourd’hui?
  • Quelle est la situation des ours polaires dans le Nord? Comment les changements climatiques perturbent-ils leur environnement?
  • Comment se porte la surveillance du méthane au Canada? Quel est l’effet des feux incontrôlés dans l’Arctique?

Annexe C : Exemples de recherche pertinente

Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada

Concours 2022

Initiative Qanittaq – Pour un transport maritime propre dans l’Arctique
Memorial University of Newfoundland

Établissement partenaire : Université d’Ottawa

Montant du financement : 91 551 679 $ sur sept ans

L’initiative Qanittaq pour un transport maritime propre dans l’Arctique est un partenariat unique, co-créé et co-dirigé par la Memorial University et le Conseil circumpolaire inuit (CCI) du Canada, visant à examiner et à résoudre les problèmes entourant le transport maritime dans l’Arctique et les conséquences environnementales de ce transport sur les communautés nordiques. Qanittaq permettra la conception de navires et de technologies opérationnelles fiables et innovants ainsi que l’élaboration de politiques et d’une gouvernance visant à faire du Canada et des Inuit les leaders mondiaux de la navigation dans l’Arctique.

Concours 2015

Sentinelle Nord
Université Laval

Montant du financement : 98 021 000 $ sur sept ans (La période de financement est terminée, mais l’initiative se poursuit.)

Sentinelle Nord tire parti de la capacité de recherche de pointe de l’Université Laval en sciences de l’Arctique, en optique-photonique, en santé cardiométabolique et en santé du cerveau. Cette initiative multisectorielle explore des éléments essentiels du couplage humain-environnement et créera des technologies transformatrices pour soutenir le développement durable et la santé dans le vaste Nord canadien.

Réseaux de centres d’excellence du Canada (devenus le fonds Nouvelles frontières en recherche [FNFR])

ArcticNet

Centre administratif : Université Laval et Université d’Ottawa

146,2 M$ pour 2003-2025

ArcticNet représente à ce jour le plus grand engagement du Canada pour l’exploration des conséquences sociales, économiques et environnementales du changement climatique et de la modernisation dans le Nord canadien. Depuis 2004, ArcticNet mène les travaux de recherche, tisse les liens et acquiert l’expérience nécessaires pour comprendre les défis qui se posent dans le Nord. Grâce à un réseau de partenaires, ArcticNet transforme la façon dont sont réalisés les travaux de recherche dans le Nord, les rendant plus inclusifs. En effet, les travaux de recherche qui s’y déroulent sont menés avec et par les habitants du Nord.

Chaires d’excellence en recherche du Canada (CERC) et chaire de recherche Canada 150 financées par le CRSNG

Chercheuse Titre de la chaire Description Université

Dahl-Jensen, Dorthe

Chaire d’excellence en recherche du Canada sur la glace de mer arctique, le couplage eau de mer et eau douce et les changements climatiques

Production de connaissances transformatrices qui permettront aux responsables des politiques, aux collectivités, à l’industrie et aux groupes de cogestion de prendre des mesures éclairées pour assurer le développement durable de l’Arctique et concevoir les stratégies d’adaptation et d’atténuation requises pour donner suite à la fois aux défis inédits et aux possibilités qu’amène l’ouverture de la partie canadienne de l’océan Arctique.

Université du Manitoba

Myers-Smith, Isla

Chaire d’excellence en recherche du Canada sur l’écologie des changements globaux dans les écosystèmes nordiques

Intégration de travaux de recherche sur le terrain, de télédétection, de synthèse des données ainsi que de l’engagement communautaire pour répondre à des questions de recherche essentielles sur les écosystèmes nordiques soumis à un changement climatique rapide et accéléré, et sur les implications pour les communautés nordiques.

University of British Columbia

Stroeve, Julienne Christine

Chaire de recherche Canada 150 sur le couplage climat-glace de mer

Recours à des données obtenues par satellite et sur le terrain, aux connaissances traditionnelles des Inuit, à la surveillance communautaire et à des modèles climatiques afin de mieux comprendre comment les modifications de la glace de mer contribuent au couplage à grande échelle de l’eau douce et de l’eau de l’océan Arctique.

Université du Manitoba

Chaires de recherche du Canada financées par le CRSH

Chercheur ou chercheuse Titre de la chaire Description Université

Byers, Michael

Chaire de recherche du Canada en politique mondiale et en droit international

Examen de l’interaction des politiques internationales et du droit international sur des questions telles que l’Arctique, les relations canado-américaines et les organisations internationales.

University of British Columbia

Compton, Richard J.

Transmission et connaissances de la langue inuite

Collaboration avec les communautés et les organisations inuites pour recueillir des données documentaires culturellement appropriées pour décrire deux groupes de dialectes : l’inuktitut et l’inuinnaqtun.

Université du Québec à Montréal

Dawson, Jackie

Chaire de recherche du Canada sur les dimensions humaines et politiques des changements climatiques

Étude des aspects humains et politiques des changements environnementaux, en mettant l’accent sur l’océan Arctique et le transport maritime.

Université d’Ottawa

Duhaime, Gérard

Chaire de recherche du Canada sur la condition autochtone comparée

Étude de la condition sociale, économique et politique des Autochtones contemporains et des résidents de l’aire circumpolaire.

Université Laval

Lackenbauer, Whitney

Chaire de recherche du Canada sur l’étude du Nord canadien

Examen des forces historiques et contemporaines qui façonnent notre compréhension du Nord canadien et du Nord circumpolaire.

Trent University

Ljubicic, Gita J

Chaire de recherche du Canada en recherche communautaire pour la durabilité du Nord

Exploration des façons dont la recherche communautaire peut contribuer à la durabilité dans le Nord.

McMaster University

McMaster, Gerald

Chaire de recherche du Canada sur la culture visuelle et la pratique curatoriale autochtones

Exploration du point de vue des Autochtones sur les populations de colons dans l’histoire; étude des collectivités éloignées reconnues dans le monde pour leurs productions artistiques; et connexion des voix arctiques et amazoniennes sur les questions environnementales.

Université de l’École d’art et de design de l’Ontario

Szpak, Paul

Chaire de recherche du Canada en archéologie environnementale

Analyse des os et des dents des mammifères marins pour comprendre l’évolution des écosystèmes arctiques au cours des 12 000 dernières années en raison des variations climatiques et de l’activité humaine.

Trent University

Wilson, Nicole J.

Chaire de recherche du Canada sur les changements environnementaux et la gouvernance dans l’Arctique

Étude de la façon dont les populations autochtones de l’Arctique gèrent les changements environnementaux dans des systèmes socioécologiques inégaux.

Université du Manitoba

Subventions de partenariat et Subvention Savoir du CRSH

Année du concours Occasion de financement Titre du projet Chercheuse ou chercheur Organisme administrateur

2023

Subvention Savoir

Médiation interculturelle et conflits ontologiques dans le milieu de la justice au Nunavik (Arctique québécois)

Hervé, Caroline

Université Laval

2023

Subvention Savoir

Scoping and Storying Food Governance in Inuit Nunangat

McClintock, Nathan

Institut national de la recherche scientifique

2021

Subvention Savoir

Making research work for Nunavummiut: Rethinking community consultation and engagement to enhance Inuit self-determination in research

Ljubicic, Gita

McMaster University

2020

Subvention de partenariat

Le partenariat circumpolaire WAGE – L'économie arctique et les transitions sociales

Duhaime, Gérard

Université Laval

2020

Subvention Savoir

Housing Nunavut for all Ages

Sheppard, Lola

University of Waterloo

2019

Subvention de partenariat

Northern Oral Language and Writing through Play: A Partnership Supporting Indigenous Children's Language, Cultural Knowledge and Writing

Stagg Peterson, Shelley

University of Toronto

Annexe D : Analyse du rapport du cac leadership et équité dans la recherche nordique

N.B. : Karla Jessen Williamson est membre du Cercle consultatif en matière de recherche autochtone du CRSH et co-auteure du CCA report (en anglais | document PDF, 13,2 Mo). Gita Ljubicic, titulaire de la Chaire de recherche en recherche communautaire pour la durabilité du Nord, est aussi co-auteure.

Éléments clés

Recommandations et mesures correspondantes prises par le CRSH et les trois organismes

N.B. : Le Cercle consultatif en matière de recherche autochtone du CRSH a demandé au personnel du CRSH de brosser le portrait des politiques, programmes, processus et pratiques de recherche de l’organisme par rapport aux recommandations du rapport qui touchent les organismes de financement. Ce qui suit constitue un portrait à l’intention du Cercle aux fins de discussion, et non une réponse officielle au rapport.

Recommandations à tous les acteurs
  • Créer une vision cohérente et à long terme pour la recherche arctique et nordique afin de permettre des investissements justes et efficaces.
  • Affirmer et respecter les systèmes de connaissances et le leadership autochtones afin de garantir l’équilibre entre les systèmes de connaissances dans la recherche nordique.
  • Affirmer et soutenir diverses approches éducatives, y compris l’apprentissage sur le terrain et l’échange d’informations orales.

Conformément à l’initiative interorganismes Renforcement des capacités en recherche autochtone et à ses objectifs (favoriser les relations avec les peuples autochtones, appuyer leurs priorités de recherche et améliorer l’accès au financement des chercheuses et chercheurs autochtones), le CRSH soutient les populations du Nord et de l’Arctique dans la création d’une vision à long terme pour la recherche et la formation. Dans sa définition de la recherche autochtone, le CRSH appuie et respecte les systèmes de connaissances, les approches de l’apprentissage, et les méthodes de diffusion des connaissances autochtones. Le droit des Autochtones à l’autodétermination suppose la direction et la gestion des travaux de recherche menés dans leurs communautés.

Recommandations aux bailleurs de fonds
  • Élaborer des programmes de financement souples, adaptés au contexte nordique, qui confèrent le temps et les ressources nécessaires à l’établissement de relations.

Pour l’instant, les occasions de financement ne sont pas précisément conçues pour la recherche dans le Nord. Dans la mesure du possible, le CRSH a fait preuve de flexibilité en adaptant les modalités de financement pour qu’elles conviennent aux circonstances particulières d’une chercheuse ou d’un chercheur. Par exemple, le CRSH a créé des outils et des processus pour aider les comités de sélection à mesurer la productivité de la recherche dans un dossier de candidature en tenant compte équitablement des conséquences d’une interruption de carrière et de circonstances particulières (santé, circonstances administratives, famille ou autre). Durant la pandémie de COVID-19, les dates limites de financement ont été repoussées. Récemment, le Guide d’administration financière des trois organismes a été mis à jour pour énoncer explicitement que les Autochtones qui participent à un projet de recherche peuvent obtenir une compensation financière sous forme de dépense admissible et selon les modalités du programme, à même les fonds de la subvention, notamment les détenteurs de connaissances, les guides et autres collaborateurs autochtones. Des échéanciers de sept ou huit ans sont courants dans les grands programmes à l’intention des établissements gérés par le CRSH au nom des trois organismes, comme le Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada (fonds Apogée) et le Programme des chaires d’excellence en recherche du Canada (CERC), dans l’objectif explicite de créer des collaborations et des partenariats pertinents et importants au-delà des paramètres institutionnels et d’augmenter la capacité de mobilisation des connaissances pour accroître les bienfaits sociétaux. Les programmes, politiques et pratiques de recherche du CRSH sont conçus pour être accessibles à tous, dans l’optique où différents contextes mènent à différentes réalités pour les chercheuses et chercheurs au Canada. Bien que l’organisme soit soumis à certaines contraintes hors de son contrôle (ex. : échéanciers du financement fédéral), il est prêt à explorer des façons de mieux soutenir la recherche en contexte nordique.

  • Élargir les critères d’admissibilité aux chercheurs en dehors de la sphère universitaire afin de promouvoir des activités de recherche menées par les Autochtones et culturellement sûres.

Dans le cadre de sa réponse à l’appel à l’action no 65 du rapport de la Commission de vérité et réconciliation, le CRSH a créé une nouvelle catégorie d’admissibilité pour les organismes autochtones sans but lucratif au Canada. Les groupes admissibles peuvent administrer en même temps les fonds de plus d’une subvention Connexion, subvention de partenariat, subvention de développement de partenariat et subvention de synthèse des connaissances, et ils peuvent renouveler leur statut d’établissement admissible pour une période de cinq ans à la fois, ce qui évite d’avoir à poser leur candidature à chaque demande. Il y a actuellement 18 établissements autochtones admissibles dans cette catégorie, dont le Dechinta Centre for Research and Learning (TNO), Inuvialuit Regional Corporation (TNO) et Qaujigiartiit Health Research Centre (Nunavut). Il s’agit de la plus récente catégorie parmi quatre types d’admissibilité des établissements, et son approche est maintenant harmonisée dans les trois organismes. Les organismes autochtones sans but lucratif qui ne cherchent pas à obtenir le statut d’établissement admissible peuvent participer en tant que codirecteurs ou cocandidats des subventions de partenariat et de développement de partenariat. Le fonds Nouvelles frontières en recherche (FNFR) comporte des critères d’admissibilité souples qui permettent aux personnes issues d’un secteur autre que le milieu universitaire d’être admissibles en tant que cochercheuses principales et cocandidates; il est précisément conçu pour favoriser des projets cocréés et codirigés avec les communautés autochtones. Les subventions à l’intention des établissements (fonds Apogée et CERC) exigent la création de « collaborations et partenariats importants » avec différentes entités, comme les peuples et communautés autochtones, grâce à la coconception de la recherche. Le fonds Apogée reconnaît que les compétences et les savoirs uniques des membres des communautés autochtones les qualifient pour faire partie de l’équipe de recherche, sans égard à leur affiliation à l’établissement universitaire responsable.

  • Veiller à ce que les peuples autochtones exercent une influence sur les décisions de financement de la recherche qui concernent leur communauté et leurs terres. Disposer de volets de financement spécialisés qui soutiennent la recherche menée par les Autochtones, y compris le renforcement des capacités, de manière accessible et culturellement sûre.

Pour l’instant, le CRSH réserve du financement à l’augmentation de la capacité des stagiaires de recherche au moyen de l’Initiative pilote de bourses et suppléments pour universitaires autochtones (étudiantes et étudiants à la maîtrise). Le programme des chaires de recherche du Canada établit des objectifs relatifs au pourcentage de titulaires autochtones, qui est passé de 0,4 p. 100 en 2009 à 4,1 p. 100 en 2023. Le récent partenariat entre le CRSH et le Centre national pour la vérité et la réconciliation, visant à établir un Réseau de réconciliation en réponse à l’appel à l’action 65, a été désigné pour les projets de recherche menés par des chercheuses ou chercheurs issus des Premières Nations, de la Nation métisse ou inuits dans les rôles de personnes candidates ou directrices du projet. Pour l’avenir, les principes du CRSH en matière de recherche autochtone et la stratégie interorganismes Établir de nouvelles orientations à l’appui de la recherche et de la formation en recherche autochtone au Canada (Renforcer la capacité en recherche autochtone) donne un cadre pour soutenir et favoriser la recherche menée par les Autochtones. Tout autre mécanisme de financement exigerait de nouvelles autorisations ministérielles.

  • Accroître les possibilités de financement pour les établissements d’enseignement supérieur et les organismes de recherche du Nord.

Les occasions de financement du CRSH à l’intention des établissements sont offertes aux établissements postsecondaires. À ce jour, elles ne sont pas classées par région. Les subventions du CRSH à l’intention des chercheuses et chercheurs sont administrées dans les établissements de recherche postsecondaires dans tout le Canada, y compris dans le Nord, comme à la Yukon University, au Collège de l’Arctique du Nunavut et au Collège Aurora, qui détiennent le statut d’admissibilité complète auprès du CRSH. Entre 2018 et le milieu de 2023, le CRSH a remis plus de 67 millions en financement pour la recherche sur le Nord, notamment sur les sujets liés à l’Arctique.

  • Soutenir les approches transdisciplinaires et collaboratives pour répondre aux priorités essentielles de la recherche autochtone.

Le CRSH s’efforce de soutenir les approches transdisciplinaires et collaboratives articulées dans les Lignes directrices pour l’évaluation du mérite de la recherche autochtone, qui appellent les membres de comités de sélection à faire en sorte que « la recherche autochtone – dont les systèmes de connaissances des Autochtones (notamment les ontologies, les épistémologies et les méthodologies) – soit reconnue en tant que contribution scientifique » et leur rappelle que la recherche autochtone doit « respecter les protocoles de recherche pertinents […] de la communauté » et se caractériser par « un degré élevé de collaboration » qui peut comprendre « l’apprentissage dans le cadre de systèmes de connaissances traditionnelles ou de systèmes linguistiques ». Ces principes servent à évaluer les demandes dans tous les programmes des portefeuilles du CRSH relatifs à la Recherche axée sur la connaissance et aux partenariats de recherche.

  • Le comité 21 accueille les propositions de recherche dans tous les champs universitaires ou domaines de connaissance relevant du CRSH qui s’ancre dans le savoir autochtone ou qui a trait aux peuples autochtones. Il s’agit d’un comité multidisciplinaire composé de membres autochtones et non autochtones qui se spécialisent en recherche autochtone.
  • Dans les autres comités, si une demande est catégorisée comme recherche autochtone, on l’examine selon les Lignes directrices pour l’évaluation du mérite de la recherche autochtone.
  • Tous les projets financés dans le cadre du FNFR sont inter, multi ou transdisciplinaires. Plusieurs occasions de financement nécessitent un modèle de co-élaboration et de codirection avec les communautés.
  • Le fonds Apogée préconise la recherche interdisciplinaire et intersectionnelle. Le concours de 2022 demande l’intégration de « composantes de recherche autochtone et des modes de connaissance autochtones, afin d’enrichir les connaissances émanant de la recherche dans un domaine d’intérêt pour les Premières Nations, les Inuit et les Métis et leurs communautés. Ces recherches doivent être cocréées et codirigées par des Autochtones – à titre de directrices, directeurs, chercheures, chercheurs, stagiaires, partenaires, collaboratrices et collaborateurs – en faisant appel à une approche différenciée. »
  • L’énoncé ci-dessus s’applique aussi aux CERC; ainsi, les établissements doivent aider les personnes candidates à intégrer la recherche autochtone à leur programme. Dans les cas du fonds Apogée et des CERC, il faut fournir une justification si la demande indique qu’aucun aspect de la recherche ne peut bénéficier de l’inclusion d’éléments de recherche autochtones.
  • Rationaliser et simplifier les demandes de financement afin de réduire la charge pesant sur les personnes et les communautés.

Le CRSH reconnaît le besoin de simplifier le processus de demande et de réduire le fardeau administratif. Les réformes s’avèrent difficiles étant donné la dépendance actuelle à d’anciens systèmes informatiques. En raison de ces contraintes, le CRSH ne collecte que les renseignements nécessaires au processus d’évaluation du mérite. L’objectif n’est pas, toutefois, d’arriver à un processus sans heurts. La rationalisation nécessite de trouver un équilibre entre différents éléments. Par exemple, en 2018, le processus à l’intention des nouveaux organismes partenaires de recherche a été simplifié : l’étape de création de compte a été remplacée par un simple lien d’invitation. Le nouveau partenaire est dirigé vers un formulaire où inscrire les renseignements requis par les membres de comité de sélection pour mesurer l’authenticité du partenariat de recherche proposé. On ne peut pas réduire cette étape à une simple case à cocher. Il faut des renseignements adéquats pour que les membres de comité de sélection aient confiance que la recherche respectera les principes des Lignes directrices.

  • Soutenir la cohérence et la transparence des sources de financement de la recherche afin de permettre une distribution efficace et équitable des ressources.
  • Veiller à ce que les résultats économiques et sociaux de la recherche fassent l’objet d’une surveillance permanente afin de promouvoir l’obligation de rendre compte.

Tous les bénéficiaires d’un financement du CRSH doivent soumettre un rapport sur les réalisations décrivant les résultats et effets de leur recherche. Les titulaires de subvention de partenariat (2,5 M$ sur sept ans) passent par un processus d’évaluation d’étape, et la continuation de leur financement dépend de l’examen d’un comité de révision externe. Le portefeuille des partenariats de recherche comporte un questionnaire à l’intention de l’organisme partenaire pour mieux comprendre l’effet du projet de recherche sur le partenaire. Ce questionnaire est directement soumis au CRSH, et ne passe pas par la directrice ou le directeur du projet. Une fois terminée la période de validité de la subvention, le CRSH ne fait plus de contrôle de l’impact.

  • Privilégier l’aspect social dans la reddition de comptes des processus de recherche, les résultats et les évaluations, afin de refléter la nature collaborative de la recherche arctique et nordique.

Le CRSH encourage une reddition de comptes accrue sur le plan social dans la pratique de la recherche, par ses politiques, ses pratiques et ses processus relatifs aux subventions. Par exemple, les membres de comités de sélection classent les propositions selon des critères tels que : « Participation de la communauté à la cocréation de connaissances » et « La demande démontre comment les résultats seront rendus disponibles pour la communauté, comment ils pourront être utilisés par les peuples autochtones et autres personnes concernées, et comment les avantages pour la communauté sont inscrits dans les résultats de la recherche ». Ainsi, l’obligation de rendre compte à la communauté fait partie des critères d’évaluation du plan de recherche des personnes candidates.

  • Veiller à ce que tous les chercheurs (nationaux et internationaux) respectent les orientations et les protocoles éthiques existants sur la manière de mener des projets de recherche en consultant adéquatement les peuples autochtones, en collaborant avec eux comme il se doit et en leur faisant profiter des avantages qu’ils méritent.
  • Privilégier les partenariats avec des bailleurs de fonds internationaux qui respectent les orientations existantes en matière de réalisation de projets de recherche avec les peuples autochtones.

Le Comité de coordination de la recherche au Canada (CCRC) a élaboré un cadre international pour les partenariats de recherche internationaux. Il ne fait pas explicitement référence aux projets de recherche avec les peuples autochtones, mais il dresse une liste de principes comme l’intégrité et l’inclusion, et s’inscrit en continuité avec d’autres politiques interorganismes. Étant donné qu’actuellement, peu de partenaires du Canada à l’étranger (organismes de financement) possèdent de telles politiques relatives à la recherche autochtone, c’est l’occasion pour le Canada d’encourager l’adoption à grande échelle de normes semblables, de manière comparable à l’approche inclusive du Canada à l’égard du commerce, qui a mené à la négociation de chapitres sur le genre et les Autochtones dans les ententes de commerce international. Par exemple, le CRSH a souligné l’importance de l’inclusion des « perspectives autochtones » dans l’appel de recherche concernant l’initiative internationale menée par NordForsk récemment annoncée pour le développement durable dans l’Arctique (2024). L’initiative ArcticNet (146,2 M$ des IRSC, du CRSNG et du CRSH de 2003 à 2025) a établi un réseau de Centres d’excellence, et 175 chercheuses et chercheurs de 33 universités canadiennes travaillent en partenariat avec des organismes inuits et des communautés nordiques, en plus de collaborer avec des chercheuses et chercheurs du Danemark, de la Finlande, de la France, du Groenland, du Japon, de la Norvège, de la Pologne, de la Russie, de l’Espagne, de la Suède, du Royaume-Uni et des États-Unis. ArcticNet finance le Comité consultatif inuit et l’Inuit Qaujisarnirmut Pilirijjutit.

  • Offrir un soutien continu pour permettre aux organisations dirigées par les peuples nordiques et autochtones de continuer à fournir des services essentiels de leadership, d’orientation, de soutien et de recherche.

Actuellement, les organismes subventionnaires n’ont pas le mandat ni les moyens de fournir un soutien opérationnel continu à l’intention des organismes de recherche. Le personnel du CRSH peut donner des conseils et de l’aide concernant les occasions de financement de la recherche administrées par le CRSH.

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