La présentation du CRSH au Comité permanent de la science et de la recherche
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Mardi 28 mai 2024
Sur cette page
- But
- Mise en contexte
- Discours d’ouverture
- Annexes
- Annexe A – Composition du Comité permanent de la science et de la recherche
- Annexe B – Résumé des réunions du comité permanent de la science et de la recherche sur cette étude à ce jour
- Annexe C – Exemples de recherche pertinente
- Annexe D – Analyse du rapport du cac leadership et équité dans la recherche nordique
But
Le 28 mai 2024, le président du CRSH prendra la parole devant le Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, pour faire un discours d’ouverture et répondre aux questions relatives à l’étude du Comité sur la science et la recherche dans l’Arctique canadien en lien avec le changement climatique, qui porte sur :
- les besoins en matière de science et de recherche dans l’Arctique canadien aux prises avec les effets troublants des changements climatiques en évaluant
- les conséquences et les impacts de la fonte des glaciers, la hausse des océans, le dégel du pergélisol, les niveaux phréatiques imprévisibles et les autres phénomènes environnementaux sur l’ensemble de l’écosphère;
- si les populations de l’Arctique et du Nord disposent des infrastructures de recherche, des outils et des fonds nécessaires pour participer à la recherche;
- si la collaboration en recherche et en science dans l’Arctique est menée de manière significative avec les communautés locales et autochtones.
Prendront aussi la parole à la même réunion :
- Kimberly Strong, de l’Observatoire de l’ozone stratosphérique arctique à Eureka (PEARL), professeure et directrice du Département de physique de l’University of Toronto;
- Anne Barker, directrice du programme de l’Arctique, Conseil national de recherches.
Mise en contexte
Le mandat confié au Comité consiste notamment à examiner toutes les questions relatives aux sciences et à la recherche, notamment les rapports du conseiller scientifique en chef, ainsi que toute autre question dont le comité permanent est saisi par la Chambre, et à en faire rapport.
Le 7 mai 2024, le comité a élu une nouvelle présidente, la députée Valerie Bradford, en remplacement du président sortant, le député Lloyd Longfield (voir la composition du Comité à l’annexe A).
Les deux premières réunions de l’étude La science et la recherche dans l’Arctique canadien en lien avec le changement climatique ont eu lieu les 9 et 21 mai 2024 (voir la liste des questions des témoins et des membres à l’annexe B).
À ce jour, le Comité permanent de la science et de la recherche s’est entendu pour entreprendre des études sur les sujets suivants :
Sujet | État |
---|---|
Petits réacteurs nucléaires modulaires |
Terminé |
Réussites, défis et opportunités pour la science au Canada |
Terminé |
Attirer et retenir les meilleurs talents dans les établissements postsecondaires canadiens |
Terminé |
Recherche et publication scientifique en français |
Terminé |
Programmes internationaux ambitieux |
Terminé |
Rôle et valeur des scientifiques citoyens |
Terminé |
Commercialisation de la propriété intellectuelle |
Terminé |
Programmes des bourses d’études supérieures et des bourses postdoctorales du gouvernement du Canada |
Terminé |
Intégration du savoir traditionnel et des connaissances scientifiques autochtones à l’élaboration des politiques gouvernementales |
En attente du rapport |
Répercussions à long terme de l’écart salarial entre les sexes et diversité dans le corps professoral des universités canadiennes |
Terminé |
Utilisation des subventions, fonds et contributions du gouvernement fédéral en matière de recherche et de développement par les universités et les établissements de recherche canadiens dans le cadre de partenariats avec des entités liées à la République populaire de Chine |
Terminé |
Répartition du financement du gouvernement fédéral entre les établissements postsecondaires du Canada |
En attente du rapport |
La science et la recherche dans l’Arctique canadien en lien avec le changement climatique |
En cours |
Mégascience (visite de projets de grandes installations de recherche) |
Non commencée |
Discours d’ouverture
Discours d’ouverture de Ted Hewitt, président, Conseil de recherches en sciences humaines
Comparution devant le Comité permanent de la science et de la recherche La science et la recherche dans l’Arctique canadien en lien avec le changement climatique
Ottawa, Ontario
Le 28 mai 2024
11 h à 12 h
[ Seul le texte prononcé fait foi ]
Je vous remercie, Madame la présidente, de m’offrir l’occasion de m’adresser au comité en tant que président du Conseil de recherches en sciences humaines (le CRSH) et président du comité directeur du Secrétariat des programmes interorganismes à l’intention des établissements, deux entités qui collaborent étroitement avec les autres organismes fédéraux de financement de la recherche dans le cadre de diverses initiatives de recherche liées à l’Arctique.
Cette réalité renforce l’importance de la recherche et du travail interdisciplinaire pour relever les défis complexes auxquels l’Arctique est exposé. Elle souligne également la nécessité pour les Autochtones de diriger des travaux de recherche qui répondent aux priorités définies à l’échelle locale.
Les initiatives actuelles du CRSH en matière de recherche sur l’Arctique s’appuient sur le succès de ses investissements antérieurs, comme ArcticNet et Sentinelle Nord. Ces projets ont réuni des scientifiques de diverses disciplines et des partenaires des communautés nordiques, des organismes gouvernementaux et du secteur privé ainsi que des partenaires internationaux afin d’étudier l’impact des changements climatiques dans le Nord canadien.
Par le biais du fonds interorganismes Nouvelles frontières en recherche, nous nous inscrivons également dans l'initiative de recherche internationale du collectif de conseils de recherche scandinave NordForsk sur le développement durable de l’Arctique, afin de continuer à promouvoir des travaux de recherche interdisciplinaire et collaborative à grande échelle dans cette région. Ce partenariat international comprend le Canada, les États-Unis et plusieurs pays nordiques européens.
En outre, par l’entremise du fonds Nouvelles frontières en recherche, le CRSH administrera 20 millions de dollars sur quatre ans pour créer de nouvelles connaissances propices au développement durable de l’Arctique. Cette initiative permettra de mieux comprendre la meilleure façon de faire face aux changements climatiques complexes qui ont un impact sur le Nord canadien.
Pour prendre part à cette initiative, le CRSH exige que les communautés autochtones soient impliquées dans la conception, le développement et la direction de tout projet admissible.
Le CRSH appuie également la recherche liée à l’Arctique au moyen de son financement de base accordé pour traiter de sujets tels que l’adaptation aux changements climatiques et l’atténuation de leurs effets, l’énergie et les ressources, le développement durable, la géopolitique, la sécurité alimentaire et bien d’autres. De 2018 au milieu de l’année 2023, le CRSH a accordé plus de 67 millions de dollars pour financer la recherche nordique, y compris sur des sujets liés à l’Arctique.
Ces subventions ont été attribuées à des établissements de recherche postsecondaires du Canada, notamment la Yukon University, le Nunavut Arctic College et l’Aurora College dans les Territoires du Nord-Ouest.
Comme je l’ai mentionné, le CRSH comprend que le droit des Autochtones à l’autodétermination, en ce qui a trait à la recherche dans l’Arctique, implique la direction et la gestion des travaux de recherche menés dans leurs communautés. Cet engagement est soutenu par l’initiative Renforcement de la capacité de recherche autochtone, une priorité du Comité de coordination de la recherche au Canada que dirige le CRSH, qui reconnaît les systèmes de connaissances, les approches d’apprentissage et les moyens de partage des connaissances des peuples autochtones.
Dans le cadre de sa réponse à l’appel à l’action 65 du rapport de la Commission de vérité et réconciliation, le CRSH a créé une nouvelle catégorie de financement pour les organismes autochtones à but non lucratif.
Actuellement, 18 établissements autochtones admissibles entrent dans cette catégorie. Il s’agit notamment du Dechinta Centre for Research and Learning et de l’Inuvialuit Regional Corporation, dans les Territoires du Nord-Ouest, et du Qaujigiarttit (prononciation : Qua-gi-art-tit) Health Research Centre, au Nunavut.
Madame la présidente, le CRSH est déterminé à ce que les chercheuses, les chercheurs et les communautés du Nord, de même que les établissements qui les servent, jouent un rôle central dans la recherche sur l’Arctique, car ce sont elles et eux qui subissent les effets directs des changements climatiques dans le Nord.
Je me ferai un plaisir de vous en dire plus sur les activités de recherche liées à l’Arctique du CRSH durant la période de questions.
Merci.
[Une période de questions suit l’allocution.]
Énoncés de réponses
N.B. : Les questions ci-dessous sont inspirées des trois thèmes principaux relevés dans la portée de l’étude, tout comme des questions posées par les membres du Comité au cours des deux premières réunions de l’étude.
Recherche sur l’impact des changements climatiques dans l’Arctique
Q1. Comment le CRSH appuie-t-il la recherche sur les changements climatiques dans l’Arctique?
- Le CRSH appuie la recherche liée à l’Arctique principalement au moyen de ses possibilités de financement de base à l’intention des chercheuses et chercheurs.
- Grâce à ses possibilités de financement de base, le CRSH appuie un vaste éventail de recherche sur des sujets liés à l’Arctique, comme l’adaptation aux changements climatiques et l’atténuation de leurs effets; l’énergie et les ressources; le développement durable; la géopolitique; la sécurité alimentaire et bien d’autres. Ces subventions sont remises à des établissements postsecondaires dans tout le Canada, y compris dans le Nord, comme la Yukon University, le Collège de l’Arctique du Nunavut et le Collège Aurora, qui détiennent le statut d’admissibilité complète auprès du CRSH.
- Entre 2018 et le milieu de 2023, le CRSH a remis plus de 67 millions en financement pour la recherche sur le Nord, notamment sur les sujets liés à l’Arctique.
- Par exemple, Gita J. Ljubicic, de la McMaster University est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en recherche communautaire pour la durabilité du Nord, financée par le CRSH. Son travail apporte un éclairage unique sur les liens entre la résilience climatique, la gouvernance environnementale et l’autodétermination des Autochtones dans le domaine de la recherche.
- Vu la complexité des causes, des effets et des réponses aux changements climatiques dans l’Arctique, il est essentiel d’aborder ces questions de multiples points de vue. À cette fin, le CRSH octroie aussi, au nom des organismes subventionnaires, des possibilités de financement interorganismes axées sur la mission pour soutenir la recherche interdisciplinaire ou internationale.
- Le CRSH remettra 20 millions en quatre ans dans le cadre du fonds interorganismes Nouvelles frontières en recherche à l’occasion d’une initiative de recherche internationale de développement durable dans l’Arctique avec des organismes de financement de la recherche de différents pays nordiques (Danemark, Îles Féroé, Finlande, Groenland, Islande, Norvège, Suède et États-Unis). Le CRSH a imposé comme condition à sa participation que les communautés autochtones participent à la conception, à l’élaboration et à la direction de tout projet jugé admissible au financement. Le CRSH a aussi consulté l’Inuit Tapiriit Kanatami (ITK) avant de se joindre à l’appel et après celui-ci, lors de l’établissement des exigences pour les équipes canadiennes.
- En 2023, le CRSH a dirigé un consortium d’organismes de financement du Brésil, du Canada, de l’Allemagne, de la Norvège, de l’Afrique du Sud, de la Suisse, du Royaume-Uni et des États-Unis pour lancer le concours de l’Initiative internationale conjointe de recherche sur l’adaptation aux changements climatiques et l’atténuation de leurs effets, qui vise à faire progresser la conception et la mise en œuvre de stratégies coproduites d’adaptation et d’atténuation pour les groupes vulnérables (notamment ceux qui vivent en territoire autochtone), c’est-à-dire les groupes actuellement les plus touchés par les effets des changements climatiques en raison de leur vulnérabilité à la fois physique et socioéconomique.
- La recherche sur le Nord et l’Arctique est un thème récurrent dans plusieurs priorités en matière de science, de technologie et d’innovation relevées par le gouvernement du Canada pour le concours 2022 du Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada et du Programme des chaires d’excellence en recherche du Canada.
- Par exemple, l’initiative Qanittaq pour la navigation propre dans l’Arctique a reçu 91 M$ à la suite du concours 2022 du fonds Apogée. Le partenariat, co-dirigé par l’Université Memorial et le Conseil circumpolaire inuit (CCI) du Canada, s’emploie à examiner et à résoudre les problèmes entourant la navigation dans l’Arctique et les conséquences environnementales de cette navigation sur les communautés nordiques. Qanittaq permettra la conception de navires et de technologies opérationnelles fiables et innovants ainsi que l’élaboration de politiques et d’une gouvernance visant à faire du Canada et des Inuit les leaders mondiaux de la navigation dans l’Arctique.
- En outre, la stratégie Sentinelle Nord, financée à la suite du concours 2015 du Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada et basée à l’Université Laval, se fonde sur plus d’un demi-siècle de recherche sur le Nord et sur l’optique et la photonique pour mettre au point de nouvelles technologies innovantes, former la prochaine génération de chercheuses et chercheurs transdisciplinaires et approfondir la compréhension de l’environnement nordique et de son incidence sur les êtres humains et leur santé.
- À noter que le CRSH soutient une partie seulement de l’ensemble de la recherche sur l’Arctique au Canada. Le Comité devrait aussi consulter le CRSNG et les IRSC, si ce n’est déjà prévu.
Q2. Comment les sciences humaines contribuent-elles à ce secteur de la recherche?
- En bref, la recherche en sciences humaines met à l’avant-plan la dimension humaine des changements climatiques dans l’Arctique. En collaboration avec les communautés locales nordiques et autochtones, elle donne des clés de compréhension des changements climatiques et de leur incidence sur les moyens de subsistance, la culture, les relations sociales, la sécurité alimentaire, la santé, le bien-être, l’hébergement, les infrastructures et le mode de vie.
- Les sciences humaines peuvent aussi orienter les mesures prises par la communauté pour s’adapter aux risques climatiques et atténuer leurs effets. De plus, la recherche en sciences humaines jette un éclairage sur le changement rapide des contextes géopolitiques, sécuritaires et économiques dans ces communautés en raison de la fonte de la glace océanique polaire.
- Par exemple, Tristan Pearce, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les effets cumulatifs des changements environnementaux à l’University of Northern British Columbia, collabore avec les communautés du Canada et du monde entier pour les aider à s’adapter aux changements climatiques et à accroître leur résilience. Dans l’Arctique canadien, il s’associe à des Inuit pour comprendre l’incidence des changements dans le milieu marin sur les poissons et la faune, dont dépend la subsistance de ce peuple. Son initiative repose essentiellement sur la coproduction de connaissances, les données recueillies provenant à la fois de la science occidentale (ex. : échantillonnage et photographies aériennes) et des systèmes de connaissances autochtones, compte tenu de la compréhension profonde qu’ont les Inuit des changements qui bouleversent leur environnement. On obtient ainsi un portrait plus global des changements climatiques et des mesures à prendre pour y répondre. M. Pearce veille aussi à ce que les membres des communautés prennent part à toutes les étapes de la recherche : ils orientent l’élaboration des questions de recherche, recueillent les données et participent à leur interprétation, et proposent les prochaines étapes en fonction des besoins locaux.
Q3. Comment les organismes subventionnaires contribuent-ils à la recherche de grande envergure et à long terme dans l’Arctique? Comment sélectionne-t-on les projets? Par exemple, les organismes subventionnaires vont-ils soutenir l’initiative ArcticNet après 2025?
- Le CRSH, au nom des trois organismes subventionnaires, administre plusieurs occasions de financement qui génèrent de grandes subventions à long terme, notamment en recherche liée à l’Arctique, comme le Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada, le volet Transformation du fonds Nouvelles frontières en recherche et les chaires d’excellence en recherche du Canada.
- Dans le cas de l’initiative ArcticNet, comme l’a annoncé le gouvernement du Canada en 2018, le programme des Réseaux de centres d’excellence a été aboli. Les Réseaux demeurent entièrement soutenus jusqu’à la fin de leur entente de financement.
- Comme le sait le Comité, les subventions sont octroyées à la suite d’un processus compétitif pancanadien où l’examen des demandes repose sur l’expertise de membres du milieu de la recherche (« évaluation par les pairs »).
Soutien des populations du Nord et de l’Arctique (fonds de recherche, infrastructure, outils)
Q4. Que fait le CRSH pour soutenir les établissements d’enseignement postsecondaire qui servent les populations du Nord et de l’Arctique?
- Le CRSH fournit du soutien aux chercheuses et chercheurs qui mènent des travaux sur l’Arctique dans les établissements d’enseignement postsecondaire dans tout le Canada, y compris dans ceux du Nord, comme la Yukon University, le Collège de l’Arctique du Nunavut et le Collège Aurora, qui détiennent le statut d’admissibilité complète auprès du CRSH.
- Ce soutien s’articule en grande partie autour du Programme d’innovation dans les collèges et la communauté, administré par le CRSNG au nom des trois organismes. Les projets de sciences humaines basés dans des collèges sont bien représentés dans le cadre de ces occasions de financement.
- En particulier, le Fonds d’innovation sociale destiné aux collèges et aux communautés soutient principalement des projets en sciences humaines. Au cours des trois dernières années, ces projets ont composé 60 p. 100 des projets financés (64 p. 100 en 2023; 53 p. 100 en 2022; 64 p. 100 en 2021).
- Entre 2018 et 2023, le CRSH a remis les sommes suivantes :
- Yukon University – plus de 70 000 $ en financement de la recherche et 174 000 $ pour les coûts indirects de la recherche;
- Collège Aurora – plus de 212 000 $ en financement de la recherche et 2,7 M$ pour les coûts indirects de la recherche;
- Collège de l’Arctique du Nunavut – plus de 32 000 $ pour les coûts indirects de la recherche.
- La plupart des établissements de recherche dans les milieux nordiques et reculés du Canada sont de taille moyenne ou petite, et bénéficient du soutien du CRSH. Les mesures suivantes soutiennent des établissements de petite et de moyenne taille.
- Division en deux volets (A et B) de la subvention Savoir, où le volet A comprend le financement de la recherche et des initiatives à petite échelle (7 000 $ à 100 000 $), et le volet B, le financement des activités de recherche d’envergure (100 001 $ à 400 000 $). Les petites subventions ont été créées en partie pour permettre aux chercheuses et chercheurs d’établissements de petite taille d’obtenir des fonds et ainsi de renforcer les capacités de recherche de leur établissement. Elles ont eu un certain succès, même s’il reste un écart dans le taux de succès.
- Création des subventions d’engagement partenarial, dans le but de financer à court terme et à petite échelle des activités de recherche menées en partenariat. Elles sont tout spécialement adaptées aux établissements de petite taille, qui ont souvent des liens avec des entreprises locales, des organismes sans but lucratif et des gouvernements. Cette catégorie a fait preuve d’un taux de succès relativement élevé parmi les petits établissements.
- Subventions institutionnelles du CRSH, des subventions globales visant à soutenir la recherche en sciences humaines à petite échelle et ses activités connexes dans les établissements canadiens. La valeur de ces subventions est déterminée selon le nombre de membres du corps professoral à temps plein en sciences humaines et la valeur des subventions du CRSH remises aux chercheuses et chercheurs dans l’établissement au cours des trois dernières années. Il existe une subvention globale minimale, généralement octroyée aux petits établissements. Le programme de subventions institutionnelles du CRSH offre aussi aux petits établissements admissibles un supplément annuel d’un maximum de 30 000 $. En 2022, une somme annuelle de 500 000 $ a été ajoutée à l’enveloppe budgétaire à titre de financement supplémentaire. Il n’y a pas de concours et tous les établissements admissibles qui font une demande reçoivent une subvention.
- La formule du Fonds de soutien à la recherche (FSR) prévoit des pourcentages plus élevés pour les établissements qui reçoivent moins de financement des organismes subventionnaires fédéraux. Certains petits établissements reçoivent une subvention FSR d’une valeur d’environ 46 p. 100 de tout leur financement des organismes subventionnaires, alors que la plupart des grands établissements reçoivent l’équivalent d’environ 18 p. 100. Ce pourcentage remis aux petits établissements est encore plus grand si l’on compte les collèges et cégeps qui ont bénéficié du FSR en 2023. Dans 49 cas sur 54, la subvention FSR comptait pour 80 p. 100 du financement des organismes subventionnaires. Dans les 5 autres cas, elle représentait entre 46 et 78 p. 100. Ainsi, le FSR aide les petits établissements à renforcer leur capacité de recherche.
- Le Programme des chaires de recherche du Canada, dont les attributions dépendent du financement de la recherche provenant des trois organismes subventionnaires obtenu par les chercheuses et chercheurs, réserve une attribution spéciale de 137 chaires aux universités ayant reçu 1 p. 100 ou moins du financement total octroyé par les trois organismes subventionnaires au cours des trois années précédant l’année de l’attribution. C’est ce qu’on appelle la « limite du 1 p. 100 ». À la différence des autres attributions, les universités peuvent choisir les secteurs dans lesquels elles souhaitent utiliser leur chaire, et ce sont souvent des chaires du CRSH.
- Les grands établissements affichent un meilleur taux de participation aux chaires d’excellence en recherche du Canada (CERC) que les petits établissements qui sont tout de même admissibles. Lors du concours des CERC 2022, les niveaux de financement ont été modifiés pour offrir deux sommes (4 M$ et 8 M$ sur 8 ans) et les exigences de contrepartie ont été retirées, ce qui a atténué l’importance du milieu de recherche afin d’augmenter l’accessibilité et les mesures incitatives visant les petits établissements et de faire participer ces derniers en désignant des titulaires de chaires. Ce changement a permis de soutenir à petite échelle la recherche et les établissements d’accueil, et de créer un groupe diversifié de titulaires de chaires (tout en soutenant les étudiantes, les étudiants et le personnel hautement qualifié [PHQ]) dans les différentes disciplines.
- La Fondation canadienne pour l’innovation, qui finance l’infrastructure de recherche, pourrait aussi fournir des renseignements utiles à l’étude du Comité.
Collaborations de recherche avec les communautés locales et autochtones
Q5. Comment le CRSH appuie-t-il les collaborations avec les communautés de l’Arctique?
- Plusieurs programmes de financement de base du CRSH visent à soutenir la recherche menée en collaboration avec des partenaires de tous secteurs, y compris des organismes à but non lucratif, et à répondre aux besoins des communautés, notamment dans l’Arctique.
- Le programme Partenariat du CRSH soutient la recherche collaborative dictée par la curiosité, et les organismes partenaires peuvent venir de tous les secteurs. En 2020-2021, 42 p. 100 des organismes partenaires venaient du milieu sans but lucratif.
- Le Programme connexion, qui vise à soutenir la mobilisation des connaissances, permet aux chercheuses et chercheurs hors du milieu universitaire de contribuer en tant que personne cocandidate ou collaboratrice. Dans la plupart des programmes du CRSH, les collaboratrices et collaborateurs peuvent venir de milieux non universitaires.
- Les Autochtones forment bon nombre des communautés de l’Arctique. Les organismes subventionnaires fédéraux collaborent avec des partenaires des Premières Nations et des partenaires inuits et métis pour favoriser l’autodétermination autochtone ainsi que le renforcement de la capacité et de la formation en recherche.
- Le CRSH poursuit l’initiative interorganismes Renforcement des capacités en recherche autochtone ainsi que ses objectifs (favoriser les relations avec les peuples autochtones, appuyer leurs priorités de recherche et améliorer l’accès au financement des chercheuses et chercheurs autochtones). Dans cette lignée, il accompagne les populations du Nord et de l’Arctique dans la création d’une vision à long terme pour la recherche et la formation. Dans sa définition de la recherche autochtone, le CRSH appuie et respecte les systèmes de connaissances, les approches de l’apprentissage, et les méthodes de diffusion des connaissances autochtones. Le droit des Autochtones à l’autodétermination suppose la direction et la gestion des travaux de recherche menés dans leurs communautés.
- Dans le cadre de sa réponse à l’appel à l’action 65 du rapport de la Commission de vérité et réconciliation, le CRSH a créé une nouvelle catégorie de financement pour les organismes autochtones à but non lucratif. Actuellement, 18 établissements autochtones entrent dans cette catégorie, dont plusieurs sont au service des populations nordiques.
- Le CRSH s’efforce de soutenir les approches transdisciplinaires et collaboratives articulées dans les Lignes directrices pour l’évaluation du mérite de la recherche autochtone, qui appellent les membres de comités de sélection à faire en sorte que « la recherche autochtone – dont les systèmes de connaissances des Autochtones (notamment les ontologies, les épistémologies et les méthodologies) – soit reconnue en tant que contribution scientifique » et leur rappelle que la recherche autochtone doit « respecter les protocoles de recherche pertinents […] de la communauté » et se caractériser par « un degré élevé de collaboration » qui peut comprendre « l’apprentissage dans le cadre de systèmes de connaissances traditionnelles ou de systèmes linguistiques ».
- La Politique des trois organismes sur la gestion des données de recherche met de l’avant des pratiques promouvant la souveraineté des données autochtones. Les organismes reconnaissent que les données émanant des travaux faits par et avec les Premières Nations, les Métis ou les Inuit dont les territoires ancestraux et traditionnels se trouvent au Canada doivent être gérées selon des principes de gestion de données élaborés et approuvés par ces communautés, sur la base d’un consentement préalable, libre et éclairé.
- Pour soutenir la prochaine génération de chercheuses et chercheurs autochtones, en septembre 2022, le CRSNG et le CRSH ont lancé l’Initiative pilote de bourses et suppléments pour universitaires autochtones, qui soutient financièrement les membres des Premières Nations, les Inuit et les Métis qui poursuivent des études de maîtrise en sciences sociales, en sciences humaines, en sciences naturelles ou en génie.
- Le CRSH et le Centre national pour la vérité et la réconciliation (CNVR) ont collaboré à la création d’un programme de recherche national visant à mieux comprendre la réconciliation, ce qui répond à l’appel à l’action no 65 et concourt à la réalisation des appels nos 71 à 76. Cette collaboration a engendré trois nouvelles occasions de financement :
- Les subventions d’engagement partenarial – initiative conjointe sur les pensionnats autochtones, lancées pour soutenir la recherche des communautés;
- Le pôle de coordination du Réseau de réconciliation, lancé pour assister le CNVR dans son rôle de coordination du futur Réseau de réconciliation;
- Le Réseau de réconciliation en réponse à l’appel à l’action 65, lancé pour favoriser la compréhension collective de la réconciliation.
- Les organismes subventionnaires ont soumis un mémoire (document PDF, 286 Ko) résumant les mesures qu’ils ont prises pour soutenir la recherche autochtone pour orienter l’étude du Comité sur l’« Intégration du savoir traditionnel et des connaissances scientifiques autochtones à l’élaboration des politiques gouvernementales ».
Q6. En décembre 2023, le Conseil des académies canadiennes (CAC) a publié un rapport intitulé Leadership et équité dans la recherche nordique. Quelle est la position du CRSH sur les recommandations du rapport?
- Nous accueillons les résultats et recommandations du rapport, qui font l’objet d’une analyse par le Cercle consultatif en matière de recherche autochtone du CRSH.
- Karla Jessen Williamson est membre du Cercle consultatif en matière de recherche autochtone et est co-auteure du rapport du CAC.
- Le CRSH, aux côtés du CRSNG et des IRSC, a pris plusieurs mesures et reste déterminé à soutenir l’autodétermination, la recherche et la formation en recherche des Autochtones [voir à l’annexe D la liste des recommandations du rapport du CAC et les mesures correspondantes prises par le CRSH].
Annexes
- Annexe A : Composition du Comité permanent de la science et de la recherche
- Annexe B : Résumé des réunions du Comité permanent de la science et de la recherche sur cette étude à ce jour
- Annexe C : Exemples de recherche pertinente
- Annexe D : Analyse du rapport du CAC Leadership et équité dans la recherche nordique
Annexe A : Composition du Comité permanent de la science et de la recherche
Présidence
Valerie Bradford (Kitchener-Sud–Hespler, Ontario) – Parti libéral du Canada
- Parcours : Élue pour la première fois en septembre 2021. Avant son entrée en politique, elle a travaillé comme professionnelle du développement économique à la Ville de Kitchener. Elle a participé à un panel de la Conférence sur les politiques scientifiques canadiennes en 2022.
- Intérêts : Possibilités et lacunes dans le financement de la recherche, robotique, aviation durable, développement économique.
Vice-présidence
Corey Tochor (Saskatoon–University, Saskatchewan) – Parti conservateur du Canada
- Parcours : Élu membre du parlement en 2019. Il a surtout travaillé sur la responsabilisation gouvernementale, la promotion de l’indépendance énergétique canadienne et l’opposition à la censure en ligne. M. Tochor a été élu à l’Assemblée législative de la Saskatchewan en 2011 et 2016. Avant d’entrer en politique, il était entrepreneur, propriétaire et gestionnaire de l’entreprise Health Conveyance.
- Intérêts : Énergie nucléaire canadienne, universités.
Maxime Blanchette-Joncas (Rimouski-Neigette–Témiscouata–Les Basques, Québec) – Bloc Québécois
- Parcours : Il détient un baccalauréat en administration des affaires de l’Université du Québec à Rimouski. Il a brièvement travaillé à la Banque de développement du Canada, puis a obtenu le poste de directeur général adjoint de la municipalité de L’Isle-Verte. Son travail à la Chambre des communes porte principalement sur les comptes publics et le tourisme.
- Intérêts : Investissements en recherche et développement (R et D) et en biofabrication, soutien de la recherche et des publications en français.
Autres membres
Parti libéral du Canada
Lloyd Longfield (Guelph, Ontario)
- Parcours : Ancien technologue en génie mécanique, Lloyd Longfield est au service de Guelph depuis 30 ans, dont 7 en tant que président de la Guelph Chamber of Commerce avant son élection au Parlement en 2015. Depuis, il a été membre du Comité permanent de l’industrie, des sciences et de la technologie et du Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, vice-président du Comité permanent des comptes publics et membre du Comité permanent de l’environnement et du développement durable.
- Intérêts : Environnement, logement, santé mentale, réconciliation avec les peuples autochtones, apprentissage chez les jeunes enfants, services de garde, entrepreneuriat et développement économique.
Helena Jaczek (Markham–Stoufville, Ontario)
- Parcours : Élue pour la première fois en 2019. Elle est ministre responsable de l’Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l’Ontario et vice-présidente du Conseil du Trésor du Canada. Avant de travailler au fédéral, elle a été députée provinciale dans la circonscription Oak Ridges–Markham, de 2007 à 2018. Durant cette période, elle a occupé les postes de ministre de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario, de présidente du Conseil des ministres, de ministre des Services sociaux et communautaires de l’Ontario, vice-présidente du Comité des politiques de la santé, de l’éducation et des services sociaux et, de 2011 à 2014, présidente du caucus libéral. Elle a aussi siégé au Comité permanent des affaires gouvernementales, au Comité permanent de la politique sociale, au Comité spécial de la santé mentale et des dépendances et au Comité permanent des finances et des affaires économiques.
- Intérêts : Santé, santé publique, personnes qui vivent avec un handicap.
Lena Metlege Diab (Halifax-Ouest, Nouvelle-Écosse)
- Parcours : Première femme procureure générale de la Nouvelle-Écosse et ministre de la Justice, elle a occupé les postes de ministre de l’Immigration, ministre du Travail et de l’Éducation postsecondaire et ministre des Affaires acadiennes et de la Francophonie. Elle détient un baccalauréat ès arts de la Saint Mary’s University en sciences économiques et politiques. Elle détient aussi une maîtrise en administration publique et un baccalauréat en droit.
- Intérêts : Promotion des avancées en sciences et en recherche, EDI. Sa famille alimente son grand intérêt pour les sciences (deux enfants travaillent ou étudient en science et génie nucléaire).
Arielle Kayabaga (London-Ouest, Ontario)
- Parcours : Élue en 2021, Mme Kayabaga est aussi membre du Comité de la citoyenneté et de l’immigration et a fait partie du Comité des langues officielles. Auparavant, elle a été élue députée à London ainsi qu’au conseil municipal de London. Elle est coprésidente du caucus de coopération mondiale et présidente du caucus libéral noir.
- Intérêts : Logement et itinérance, immigration et citoyenneté, populations marginalisées.
Shaun Chen (Scarborough-Nord, Ontario)
- Parcours : Élu en 2015, M. Chen a siégé à plusieurs comités permanents : Patrimoine canadien, Citoyenneté et immigration, Bibliothèque du Parlement, Comptes publics et Anciens combattants. Diplômé du Sir John A. Macdonald Collegiate Institute, il détient aussi un baccalauréat ès sciences de l’University of Toronto en informatique et en étude de l’équité ainsi qu’une maîtrise en sociologie de l’éducation.
- Intérêts : Enfance et jeunesse, corps étudiant et éducation.
Parti conservateur du Canada
Gerald Soroka (Yellowhead, Alberta)
- Parcours : Élu pour la première fois en 2019. Avant d’entrer en politique, il était maire du comté de Yellowhead. Il a siégé au Comité spécial sur la pandémie de la COVID-19.
- Intérêts : Sécurité publique, liberté d’expression.
Ben Lobb (Huron-Bruce, Ontario)
- Parcours : M. Lobb détient un baccalauréat en sciences de l’administration de la Lee University à Cleveland, au Tennessee. Il est actuellement porte-parole de l’opposition en matière de gouvernement numérique et conseiller spécial du chef de l’opposition sur les technologies de chaînes de blocs et les cryptoactifs. Auparavant, il a travaillé à la Division des finances de Desire2Learn (D2L), une plateforme d’éducation en ligne.
- Intérêts : Technologie des chaînes de blocs.
Michelle Rempel Garner (Calgary Nose Hill, Alberta)
- Parcours : Élue au Parlement pour la première fois en 2011, Mme Rempel Garner a occupé les postes de secrétaire parlementaire du ministre de l’Environnement et de ministre d’État (Diversification de l’économie de l’Ouest) sous le gouvernement conservateur. Elle a siégé à de nombreux comités au fil du temps : Ressources naturelles; Citoyenneté et immigration; Santé; Industrie, sciences et technologie; et Environnement et développement durable.
- Intérêts : Innovation en éducation et partenariats d’affaires, commercialisation de la technologie, gestion de la propriété intellectuelle.
Nouveau parti démocratique
Richard Cannings (Okanagan-Sud—Kootenay-Ouest)
- Parcours : Biologiste spécialiste des oiseaux, il a enseigné à l’University of British Columbia pendant 17 ans. Il est aujourd’hui porte-parole du NPD en matière de préparation aux situations d’urgence (adaptation au climat), ainsi que porte-parole par intérim en matière de ressources naturelles et d’innovation, science et industrie. Il a précédemment occupé le poste de porte-parole du NPD en matière d’éducation postsecondaire et de porte-parole par intérim en matière de ressources naturelles. D’ailleurs, son père est Stephen Cannings, environnementaliste de renom.
- Intérêts : Défense des droits des étudiantes et étudiants, changements climatiques, énergie, pétrole et gaz, remplacement des combustibles fossiles, bois d’œuvre et foresterie, ressources naturelles.
Annexe B : Résumé des réunions du comité permanent de la science et de la recherche sur cette étude à ce jour
Remarques préliminaires des témoins
Michel Allard, professeur émérite, Centre d’études nordiques, Université Laval
- Il souligne le besoin urgent de recherche exhaustive et de planification pour résoudre les problèmes complexes que pose la fonte du pergélisol, qui s’ajoute à une crise du logement déjà grave.
Tom Henheffer, chef de la direction, Arctic Research Foundation
- Il faut une stratégie canadienne globale interministérielle pour l’Arctique. Les changements climatiques ne sont pas le seul problème qui plombe sur le Nord. La Chine accroît ses avoirs dans les territoires nordiques; les États-Unis rejettent la souveraineté du Canada dans le Passage du Nord-Ouest; et les sous-marins russes testent les frontières en eaux canadiennes.
Angus Cockney, spécialiste du Nord et de la mobilisation communautaire, Arctic Research Foundation
- En tant que membre de la communauté inuite, il exprime que la communauté est profondément inquiète de plusieurs éléments, comme l’érosion côtière. Il demande une stratégie nationale pour l’Arctique.
Christine Barnard, directrice générale, ArcticNet
- Il est urgent de s’attaquer aux conséquences des changements climatiques et de la diminution de la biodiversité dans le Nord. Le savoir traditionnel a un rôle crucial dans la reconnaissance et le respect du sens de la biodiversité pour les communautés nordiques. Elle souligne les défis de la recherche sur l’Arctique : nécessité de prolonger les échéanciers, de faire des investissements substantiels et de nouer des relations. Elle reconnaît l’importance croissante de l’investissement pour la recherche dans le Nord menée par les Autochtones, mais prévient que de tels efforts exigent du temps et de grands investissements. Les capacités varient d’une région à l’autre dans l’Arctique, chacune ayant des priorités et des aspirations distinctes.
Jackie Dawson, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les dimensions humaines et politiques des changements climatiques à l’Université d’Ottawa et directrice scientifique, ArcticNet
- L’invasion russe de l’Ukraine signifie qu’une grande partie de l’Arctique est maintenant inaccessible à la recherche, ce qui a entraîné l’arrivée de plusieurs chercheuses et chercheurs d’Europe dans l’Arctique canadien. Les changements climatiques au Canada auront des répercussions énormes sur la planète en raison de leur effet domino biophysique sur la société. Elle demande une stratégie scientifique pour l’Arctique et un soutien financier constant à long terme. Elle affirme que le manque de leadership dans ce domaine a déjà causé des problèmes géopolitiques et diplomatiques.
Normand Voyer, Centre d’études nordiques, Université Laval
- Le Nord canadien n’a ni les ressources, ni les outils, ni le financement nécessaires à la recherche. Les communautés manquent de ressources humaines et financières ainsi que d’outils pour régler des problèmes immédiats, et il faut urgemment accroître les capacités. Il s’inquiète que la recherche pertinente ne soit pas sélectionnée efficacement.
Questions des membres du Comité
- La recherche sur le Nord est-elle financée adéquatement? Quels changements apporteriez-vous pour répondre aux besoins locaux? Quelles devraient être les priorités du gouvernement fédéral pour le Nord? Est-ce qu’on essaie d’en faire plus qu’il est possible avec nos ressources actuelles dans l’Arctique?
- Comment se tissent les relations avec les communautés, étant donné leurs si grandes différences d’un bout à l’autre du pays? Comment devenir plus efficaces?
- Qu’est-ce qui distingue la recherche dans l’Arctique? Comment soutenir la recherche dans l’Arctique compte tenu de la petite taille du réseau d’établissements postsecondaires?
- Étant donné le grand nombre d’organismes qui font de la recherche dans l’Arctique, comment évitez-vous les dédoublements? Comment diffusez-vous l’information auprès de tous les acteurs concernés?
- À quel point les organismes de recherche incorporent-ils les connaissances autochtones?
- Quelles sont les répercussions du pergélisol? Comment peut-on se préparer et s’adapter? Comment peut-on travailler avec nos plus proches alliés?
- Il existe aussi des problèmes d’accessibilité. Pouvez-vous nous en donner des exemples? Quels sont les problèmes d’accessibilité en recherche?
Témoins
Richard Boudreault, professeur adjoint, University of Waterloo, Polytechnique Montréal et Canadian Space Mining Corporation
- L’Arctique se réchauffe trois fois plus vite que le reste du Canada qui, lui, se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète. On compte sept facteurs de risque : 1) fonte de la glace polaire; 2) méthane du pergélisol; 3) réchauffement de la forêt boréale; 4) changements du Gulf Stream; 5) libération du Passage du Nord-Ouest; 6) vortex polaire qui modifie la température en Amérique du Nord; et 7) hausse de la température des océans. Le Canada a besoin de 15 fois plus de chercheuses et chercheurs pour s’attaquer aux problèmes dans le Nord.
Andrew Derocher, professeur de sciences biologiques, University of Alberta
- Il reconnaît le rôle central du Programme du plateau continental polaire de Ressources naturelles Canada. Il manque de financement et d’infrastructures pour une recherche soutenue dans l’Arctique. Les avenues sont limitées pour lier les chercheuses et chercheurs, les communautés et les possibilités de recherche. Pour maximiser les résultats de recherche, il est essentiel d’effectuer des travaux conjoints unissant différents ordres de gouvernement, des personnes intéressées et des universités.
William Quinton, professeur, Wilfrid Laurier University
- La disparition du pergélisol a un immense impact sur les ressources d’eau, l’écologie, les écosystèmes et plus encore. Par exemple, les populations des Territoires du Nord-Ouest vivent des hivers plus chauds et plus courts, un changement du régime des précipitations qui influence le niveau des rivières et des ruisseaux, la sécheresse, les inondations et les feux incontrôlés.
Questions des membres du Comité
- Est-ce que vous appuieriez une recommandation selon laquelle le gouvernement mettrait davantage l’accent sur les stratégies d’adaptation concrètes en plus d’une stratégie pour le Nord et l’Arctique?
- Comment les universités s’assurent-elles que la recherche dans l’Arctique est menée dans le respect des droits et des priorités des communautés locales?
- Est-ce que d’autres pays de la région polaire dépensent davantage en recherche? Quelles sont les conséquences de ne pas soutenir la recherche sur le Nord?
- Concernant le Programme du plateau continental polaire : quelle est son importance et où en est son financement aujourd’hui?
- Quelle est la situation des ours polaires dans le Nord? Comment les changements climatiques perturbent-ils leur environnement?
- Comment se porte la surveillance du méthane au Canada? Quel est l’effet des feux incontrôlés dans l’Arctique?
Annexe C : Exemples de recherche pertinente
Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada
Concours 2022
Initiative Qanittaq – Pour un transport maritime propre dans l’Arctique
Memorial University of Newfoundland
Établissement partenaire : Université d’Ottawa
Montant du financement : 91 551 679 $ sur sept ans
L’initiative Qanittaq pour un transport maritime propre dans l’Arctique est un partenariat unique, co-créé et co-dirigé par la Memorial University et le Conseil circumpolaire inuit (CCI) du Canada, visant à examiner et à résoudre les problèmes entourant le transport maritime dans l’Arctique et les conséquences environnementales de ce transport sur les communautés nordiques. Qanittaq permettra la conception de navires et de technologies opérationnelles fiables et innovants ainsi que l’élaboration de politiques et d’une gouvernance visant à faire du Canada et des Inuit les leaders mondiaux de la navigation dans l’Arctique.
Concours 2015
Sentinelle Nord
Université Laval
Montant du financement : 98 021 000 $ sur sept ans (La période de financement est terminée, mais l’initiative se poursuit.)
Sentinelle Nord tire parti de la capacité de recherche de pointe de l’Université Laval en sciences de l’Arctique, en optique-photonique, en santé cardiométabolique et en santé du cerveau. Cette initiative multisectorielle explore des éléments essentiels du couplage humain-environnement et créera des technologies transformatrices pour soutenir le développement durable et la santé dans le vaste Nord canadien.
Réseaux de centres d’excellence du Canada (devenus le fonds Nouvelles frontières en recherche [FNFR])
ArcticNet
Centre administratif : Université Laval et Université d’Ottawa
146,2 M$ pour 2003-2025
ArcticNet représente à ce jour le plus grand engagement du Canada pour l’exploration des conséquences sociales, économiques et environnementales du changement climatique et de la modernisation dans le Nord canadien. Depuis 2004, ArcticNet mène les travaux de recherche, tisse les liens et acquiert l’expérience nécessaires pour comprendre les défis qui se posent dans le Nord. Grâce à un réseau de partenaires, ArcticNet transforme la façon dont sont réalisés les travaux de recherche dans le Nord, les rendant plus inclusifs. En effet, les travaux de recherche qui s’y déroulent sont menés avec et par les habitants du Nord.
Chaires d’excellence en recherche du Canada (CERC) et chaire de recherche Canada 150 financées par le CRSNG
Chercheuse | Titre de la chaire | Description | Université |
---|---|---|---|
Dahl-Jensen, Dorthe |
Chaire d’excellence en recherche du Canada sur la glace de mer arctique, le couplage eau de mer et eau douce et les changements climatiques |
Production de connaissances transformatrices qui permettront aux responsables des politiques, aux collectivités, à l’industrie et aux groupes de cogestion de prendre des mesures éclairées pour assurer le développement durable de l’Arctique et concevoir les stratégies d’adaptation et d’atténuation requises pour donner suite à la fois aux défis inédits et aux possibilités qu’amène l’ouverture de la partie canadienne de l’océan Arctique. |
Université du Manitoba |
Myers-Smith, Isla |
Chaire d’excellence en recherche du Canada sur l’écologie des changements globaux dans les écosystèmes nordiques |
Intégration de travaux de recherche sur le terrain, de télédétection, de synthèse des données ainsi que de l’engagement communautaire pour répondre à des questions de recherche essentielles sur les écosystèmes nordiques soumis à un changement climatique rapide et accéléré, et sur les implications pour les communautés nordiques. |
University of British Columbia |
Stroeve, Julienne Christine |
Chaire de recherche Canada 150 sur le couplage climat-glace de mer |
Recours à des données obtenues par satellite et sur le terrain, aux connaissances traditionnelles des Inuit, à la surveillance communautaire et à des modèles climatiques afin de mieux comprendre comment les modifications de la glace de mer contribuent au couplage à grande échelle de l’eau douce et de l’eau de l’océan Arctique. |
Université du Manitoba |
Chaires de recherche du Canada financées par le CRSH
Chercheur ou chercheuse | Titre de la chaire | Description | Université |
---|---|---|---|
Chaire de recherche du Canada en politique mondiale et en droit international |
Examen de l’interaction des politiques internationales et du droit international sur des questions telles que l’Arctique, les relations canado-américaines et les organisations internationales. |
University of British Columbia |
|
Transmission et connaissances de la langue inuite |
Collaboration avec les communautés et les organisations inuites pour recueillir des données documentaires culturellement appropriées pour décrire deux groupes de dialectes : l’inuktitut et l’inuinnaqtun. |
Université du Québec à Montréal |
|
Chaire de recherche du Canada sur les dimensions humaines et politiques des changements climatiques |
Étude des aspects humains et politiques des changements environnementaux, en mettant l’accent sur l’océan Arctique et le transport maritime. |
Université d’Ottawa |
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Chaire de recherche du Canada sur la condition autochtone comparée |
Étude de la condition sociale, économique et politique des Autochtones contemporains et des résidents de l’aire circumpolaire. |
Université Laval |
|
Chaire de recherche du Canada sur l’étude du Nord canadien |
Examen des forces historiques et contemporaines qui façonnent notre compréhension du Nord canadien et du Nord circumpolaire. |
Trent University |
|
Chaire de recherche du Canada en recherche communautaire pour la durabilité du Nord |
Exploration des façons dont la recherche communautaire peut contribuer à la durabilité dans le Nord. |
McMaster University |
|
Chaire de recherche du Canada sur la culture visuelle et la pratique curatoriale autochtones |
Exploration du point de vue des Autochtones sur les populations de colons dans l’histoire; étude des collectivités éloignées reconnues dans le monde pour leurs productions artistiques; et connexion des voix arctiques et amazoniennes sur les questions environnementales. |
Université de l’École d’art et de design de l’Ontario |
|
Chaire de recherche du Canada en archéologie environnementale |
Analyse des os et des dents des mammifères marins pour comprendre l’évolution des écosystèmes arctiques au cours des 12 000 dernières années en raison des variations climatiques et de l’activité humaine. |
Trent University |
|
Chaire de recherche du Canada sur les changements environnementaux et la gouvernance dans l’Arctique |
Étude de la façon dont les populations autochtones de l’Arctique gèrent les changements environnementaux dans des systèmes socioécologiques inégaux. |
Université du Manitoba |
Subventions de partenariat et Subvention Savoir du CRSH
Année du concours | Occasion de financement | Titre du projet | Chercheuse ou chercheur | Organisme administrateur |
---|---|---|---|---|
2023 |
Subvention Savoir |
Médiation interculturelle et conflits ontologiques dans le milieu de la justice au Nunavik (Arctique québécois) |
Hervé, Caroline |
Université Laval |
2023 |
Subvention Savoir |
Scoping and Storying Food Governance in Inuit Nunangat |
McClintock, Nathan |
Institut national de la recherche scientifique |
2021 |
Subvention Savoir |
Making research work for Nunavummiut: Rethinking community consultation and engagement to enhance Inuit self-determination in research |
Ljubicic, Gita |
McMaster University |
2020 |
Subvention de partenariat |
Le partenariat circumpolaire WAGE – L'économie arctique et les transitions sociales |
Duhaime, Gérard |
Université Laval |
2020 |
Subvention Savoir |
Housing Nunavut for all Ages |
Sheppard, Lola |
University of Waterloo |
2019 |
Subvention de partenariat |
Northern Oral Language and Writing through Play: A Partnership Supporting Indigenous Children's Language, Cultural Knowledge and Writing |
Stagg Peterson, Shelley |
University of Toronto |
Annexe D : Analyse du rapport du cac leadership et équité dans la recherche nordique
N.B. : Karla Jessen Williamson est membre du Cercle consultatif en matière de recherche autochtone du CRSH et co-auteure du CCA report (en anglais | document PDF, 13,2 Mo). Gita Ljubicic, titulaire de la Chaire de recherche en recherche communautaire pour la durabilité du Nord, est aussi co-auteure.
Éléments clés
- La recherche sur le Nord et l’Arctique a longtemps mis de l’avant les voix, les besoins, les priorités et les établissements du Sud. En raison de ces influences méridionales de longue date, de nombreux problèmes systémiques s’accumulent et continuent d’avoir une incidence négative sur la recherche menée dans l’Arctique et le Nord canadiens.
- Le comité était responsable d’envisager un système de recherche arctique et nordique qui soit inclusif, collaboratif et efficace. Il a ciblé quatre éléments clés :
- Justice : Il faut que la recherche au Canada soit juste et donc menée conformément au droit à l’autodétermination des peuples autochtones;
- Sécurité culturelle : Pour assurer l’inclusivité et l’efficacité de la recherche, il faut un système qui garantisse la sécurité culturelle des systèmes de connaissances autochtones et des données connexes, profondément ancrées dans le statut, les droits et les rôles des peuples autochtones;
- Accessibilité : Tous les aspects de la recherche sur le Nord et l’Arctique au Canada, comme les processus et les résultats, doivent être accessibles;
- Reddition de comptes : La recherche doit s’ancrer dans la responsabilité et la réciprocité; elle doit reposer sur la reddition de comptes.
- Le comité a déterminé deux voies principales susceptibles d’allumer le feu d’un changement durable dans un système de recherche éthique et équitable :
- Transfert de l’influence décisionnelle du Sud vers le Nord : Sans leadership autochtone nordique en recherche, tout changement réalisé restera superficiel.
- Augmentation des capacités humaines, financières et infrastructurelles : Les capacités désignent à la fois les besoins relevés par les communautés autochtones elles-mêmes et la capacité des peuples non autochtones à reconnaître et à respecter les droits des peuples autochtones, en plus d’interagir éthiquement avec eux et leurs systèmes de savoirs.
- Le comité a cerné quatre vecteurs nécessaires au changement transformationnel (voir les recommandations ci-dessous) : financement, infrastructure, données et éducation.
Recommandations et mesures correspondantes prises par le CRSH et les trois organismes
N.B. : Le Cercle consultatif en matière de recherche autochtone du CRSH a demandé au personnel du CRSH de brosser le portrait des politiques, programmes, processus et pratiques de recherche de l’organisme par rapport aux recommandations du rapport qui touchent les organismes de financement. Ce qui suit constitue un portrait à l’intention du Cercle aux fins de discussion, et non une réponse officielle au rapport.
Recommandations à tous les acteurs
- Créer une vision cohérente et à long terme pour la recherche arctique et nordique afin de permettre des investissements justes et efficaces.
- Affirmer et respecter les systèmes de connaissances et le leadership autochtones afin de garantir l’équilibre entre les systèmes de connaissances dans la recherche nordique.
- Affirmer et soutenir diverses approches éducatives, y compris l’apprentissage sur le terrain et l’échange d’informations orales.
Recommandations aux bailleurs de fonds
- Élaborer des programmes de financement souples, adaptés au contexte nordique, qui confèrent le temps et les ressources nécessaires à l’établissement de relations.
- Élargir les critères d’admissibilité aux chercheurs en dehors de la sphère universitaire afin de promouvoir des activités de recherche menées par les Autochtones et culturellement sûres.
- Veiller à ce que les peuples autochtones exercent une influence sur les décisions de financement de la recherche qui concernent leur communauté et leurs terres. Disposer de volets de financement spécialisés qui soutiennent la recherche menée par les Autochtones, y compris le renforcement des capacités, de manière accessible et culturellement sûre.
- Accroître les possibilités de financement pour les établissements d’enseignement supérieur et les organismes de recherche du Nord.
- Soutenir les approches transdisciplinaires et collaboratives pour répondre aux priorités essentielles de la recherche autochtone.
- Rationaliser et simplifier les demandes de financement afin de réduire la charge pesant sur les personnes et les communautés.
- Soutenir la cohérence et la transparence des sources de financement de la recherche afin de permettre une distribution efficace et équitable des ressources.
- Veiller à ce que les résultats économiques et sociaux de la recherche fassent l’objet d’une surveillance permanente afin de promouvoir l’obligation de rendre compte.
- Privilégier l’aspect social dans la reddition de comptes des processus de recherche, les résultats et les évaluations, afin de refléter la nature collaborative de la recherche arctique et nordique.
- Veiller à ce que tous les chercheurs (nationaux et internationaux) respectent les orientations et les protocoles éthiques existants sur la manière de mener des projets de recherche en consultant adéquatement les peuples autochtones, en collaborant avec eux comme il se doit et en leur faisant profiter des avantages qu’ils méritent.
- Privilégier les partenariats avec des bailleurs de fonds internationaux qui respectent les orientations existantes en matière de réalisation de projets de recherche avec les peuples autochtones.
- Offrir un soutien continu pour permettre aux organisations dirigées par les peuples nordiques et autochtones de continuer à fournir des services essentiels de leadership, d’orientation, de soutien et de recherche.
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